Littérature : « Les onze clés pour le développement du Burkina Faso », selon Abdoudramane Sawadogo
« Et si on se réveillait… ? », avec pour sous-titre, « les onze clés pour le développement du Burkina Faso » est une œuvre de Abdoudramane Sawadogo, professeur de mathématiques. Elle est structurée en onze (11) chapitres et s’étend sur 149 pages. A la découverte de cette première œuvre de l’auteur.
Burkina 24 (B24) : Quelles sont les principales thématiques abordées dans votre œuvre ?
Dans le 1er chapitre, je parle véritablement de bâtir une société intègre. Tout commence par ce qu’on conçoit de notre société, ce qu’on aimerait que la société burkinabè soit. Dans le chapitre 2, je parle d’une éducation choisie. Au chapitre 3, je parle de l’accessibilité à l’eau potable.
Au chapitre 4, de la mise en valeur des compétences locales. Au chapitre 5, du développement de l’agriculture. Au chapitre 6, du développement de la voie, c’est-à-dire mettre un lien entre les villes et les villages. Je parle également d’une armée forte, d’un impuissant appareil juridique, de leaders intègres.
B24 : Comment vous est venue l’idée d’écrire cette œuvre ?
J’ai écrit ce livre en 2019-2020, parce qu’un homme m’a inspiré, et c’est le Pr Laurent Bado. A la première page, après le titre, on a sa parole où il disait que Blaise a laissé derrière lui un peuple d’affamés ; une administration arnaqueuse ; une jeunesse culturellement déboussolée ; une loi qui n’est plus la même pour tous ; une justice pour le plus fort, du plus riche, du bras long avec bien de juges et d’avocats souvent incompétent ; une caste de milliardaires enrichis par de faux marchés publics …
Ce sont donc ces paroles de Laurent Bado qui m’ont inspiré. Finalement, je me suis dit et si je proposais ce que je pense aussi comme étant des piliers pour le développement du Burkina Faso. Je suis passé par deux maisons d’édition pour finalement éditer l’œuvre moi-même.
B24 : Que retenir donc ?
L’œuvre part d’un constat. Et ce constat ce sont des critiques sur tous les plans comme le plan de la société et ce que nous voulons vraiment être. Quand on dit Burkina Faso, le pays des Hommes intègres, ça veut dire que le mot a vraiment un sens. Mais est-ce que nous suivons vraiment ces consignes de cette voie de l’intégrité ?
J’ai commencé d’abord par critiquer la société, les stigmatisations religieuses, ethniques, la corruption, l’enrichissement illicite à travers une justice qui n’est pas totalement équitable, une armée qui a beaucoup de failles, etc. J’ai critiqué et j’essaie aussi d’apporter une solution parce que je ne me limite pas aux critiques. La base de tout ça c’est une éducation et c’est pourquoi dans le chapitre 2, quand je parle d’une éducation choisie, je pense que le système éducatif est à revoir.
B24 : Vous disiez avoir auto édité l’œuvre, comment est-ce possible ?
Une auto-édition, ça veut dire que c’est l’auteur qui est l’éditeur parce que tout simplement l’œuvre je l’ai écrite en 2019 -2020. Je suis passé par deux maisons d’éditions. Malheureusement, ça n’a jamais abouti et je me suis rendu compte qu’en fait, il y a aussi le volet auto-édition qu’on pouvait prendre et voilà pourquoi j’ai pris ce chemin. La difficulté de l’auto-édition, c’est que c’est l’auteur qui devient le vendeur.
Il faut savoir qu’aujourd’hui c’est quelque chose qui est en vogue, mais pas ici. Comme ici en Afrique, on ne lit pas trop. Sinon, généralement, les auteurs maintenant essaient de se pencher sur l’auto- édition. L’auto-édition, c’est-à-dire que l’auteur devient la maison d’édition.
Donc, il faut savoir les règles pour écrire une œuvre ; avoir des connaissances sur la structuration des pages et la présentation de la page de couverture… Il faut être vraiment bon en secrétariat sinon ça sera totalement difficile. Il y a des sites en ligne qui essaient d’aider les auteurs qui veulent éditer eux- même leurs propres œuvres, et c’est sur l’un de ces sites que je suis en train de tenter de mettre l’œuvre en ligne pour que ceux qui sont à l’extérieur puissent s’en procurer.
B24 : Quel est le message que vous adressez à la jeunesse ?
Dans l’œuvre j’ai essayé d’interpeller un peu la population. « Et si on se réveillait… ? », pour dire qu’il y a une conscience en nous, une conscience de vouloir bien faire et cette conscience-là, elle dort. Et si on essayait de se réveiller, voudrait aussi dire de transmettre ces valeurs que nous n’avons pas pu incarner à cette nouvelle génération pour qu’elle se lève.
B24 : Où est-ce qu’on pourrait se procurer l’œuvre, et à quel coût ?
On peut l’avoir à peu près partout au Burkina Faso. A l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo et dans plusieurs librairies de la place. Nous sommes aussi en train de voir comment la mettre en ligne. En nous joignant sur le 56 57 15 14/85 ou le 79 05 05 82, l’on peut aussi vous livrer. L’œuvre coûte 3 000 F CFA.
Interview réalisée par Tambi Serge Pacôme ZONGO
Yéhé Veronique TRAORE et Sadiatou GOUENE (Stagiaires)
Burkina 24
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