Burkina Faso : 48h pour valoriser les langues africaines depuis Ouagadougou

C’est parti pour les 48h des langues africaines lancées ce jeudi 16 mars 2023, par l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS) du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) en collaboration avec le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENA-PLN) et des sous-commissions des langues.

Placée sous le thème « Langues africaines pour une sécurité alimentaire durable, développement culturel et socio-économique pour l’Afrique que nous voulons », la 2^e édition des 48h des langues africaines promet battre son plein.

« C’est bien connu que la langue est un vecteur de la culture. En matière de culture, ce qui peut entrainer la cohésion sociale, c’est la diversité culturelle. Toutes les institutions internationales depuis l’Unesco essayent de travailler pour monter ce lien entre langue et culture et travailler de faire en sorte que la langue puisse servir à la cohésion sociale. Les questions de développement endogènes ne peuvent être valorisées qu’à travers la langue nationale. C’est pour cela que nous avons développé cette initiative sous le couvert de l’ACALAN », a expliqué Dr Ludovic O. Kibora, Directeur de recherche à l’INSS.

Cette année, l’accent est mis sur la sécurité alimentaire car selon Dr Ludovic O. Kibora, la sécurité alimentaire est un volet important à prendre en compte dans cette période de crise.

« C’est vrai que tout le monde sait que le contexte national c’est sécurité, sécurité mais la sécurité alimentaire aussi elle est là. Lorsque vous regardez dans certaines zones, les gens n’arrivent plus à cultiver donc ils sont confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire.

Les techniques culturales, les semences améliorées, lorsqu’on arrive à traduire certaines fiches techniques dans les langues nationales et que les gens sont alphabétisés, ils arrivent facilement à les pratiquer et à assurer la sécurité alimentaire. C’est pour cela qu’il faut partir de la langue », a-t-il éclairé.

Le ministère de l’éducation nationale de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, une des parties prenantes de l’organisation de ces 48h n’a pas manqué à l’appel de ce lancement. Ouedan Jean Noël Tagnabou, chargé de mission auprès du ministère et représentant du ministre de tutelle a affirmé que son ministère y trouve son intérêt.

« A partir de la dénomination du ministère, on comprend tout de suite que la promotion des langues nationales constitue une de nos préoccupations majeures. Nous nous situons au niveau de l’exploitation de la recherche parce qu’au niveau du supérieur, un certain nombre de résultats qui sont disponibles, nous nous essayons de voir dans quelle mesure avec l’accompagnement des enseignants chercheurs, décliner cela de façon opérationnelle, soit dans les centres d’alphabétisations, soit dans les écoles bilingues afin de lever toutes les barrières qui font que l’apprentissage est un tout de combattant pour les apprenants », a développé Ouedan Jean Noël Tagnabou.

Il est attendu au cours de cette édition, une conférence inaugurale sur le thème « contribution des langues africaines à la sécurité alimentaire durable, et au développement culturel et socio-économique : cas du Burkina Faso », des communications sur « les langues nationales sur google Playstore », des échanges, des expositions du savoir-faire des différents groupes ethnoculturels présents,… la cérémonie de clôture viendra refermer cette deuxième édition.

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Flora KARAMBIRI

Burkina 24