Boycott des services des téléphonies mobiles : Ce que pensent des Ouagalais

Un mot d’ordre de boycott des services des téléphonies mobiles au Burkina Faso a été lancé à travers des réseaux sociaux par des activistes et des organisations de défense des droits des consommateurs. La cherté des services des téléphonies est dénoncée. Ce mardi 18 avril marque le départ de la toute première action de boycott.

Mardi 18 avril 2023, « Mode avion de 11h à 12 h ». C’est le mot d’ordre lancé afin de contraindre les téléphonies mobiles à revoir à la baisse les coûts de leurs produits. Depuis quelques semaines les réseaux sociaux ont connu l’expression massive du mécontentement des consommateurs quant à la cherté des unités et des mégas de connexion au Burkina Faso.

Des voix se sont levées pour demander le boycott des trois réseaux à savoir Orange, Moov Africa et Telecel Faso. La sortie de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes ARCEP, le vendredi 14 avril 2023 n’a pas pu rassurer les consommateurs.

L’une des figures de cette lutte est Alain Traoré dit Alino Faso, un activiste burkinabè bien connu sur les réseaux sociaux. « Demain commence la première action de boycott contre les coûts exorbitants des sociétés de téléphonies mobiles sur le coût de l’internet au Burkina…sur les facturations et les coupures de services que des clients n’ont jamais demandé…sur le délai de la durée de consommation des mégas qui doivent être supprimée…et sur la qualité de l’internet au Burkina….

Toute la journée c’est : Zéro recharge et mode avion ✈️ de 11h à 12h pour protester contre ces abus. Après cette action de demain nous ferons des actions individuellement pour chaque société de téléphonie mobile sur 48h… », a écrit l’activiste sur sa page Facebook le mardi 18 avril 2023.

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Ce mouvement de boycott est soutenu par bien d’autres organisations telles que le Réseau des consommateurs du Burkina Faso (RENCOF) qui a relevé le mot d’ordre sur sa page Facebook.

Une équipe de Burkina 24 a fait un détour au marché Zaabre Daaga de Ouagadougou dans les  alentours du siège de Orange Burkina, pour faire un constat. Vendeurs d’unités, gérants de kiosque orange money, et particuliers ont été aléatoirement notre cible.

A notre arrivé au environ de 11 h 05mn, rien d’anormal n’est constatable. 45 minutes durant le corpus récolté laissent voir diverses appréciations. Préoccupé par leurs affaires que de nos interrogations, une majorité des réactions laisse voir qu’une partie n’est pas informée du mouvement de boycott.

Ils sont nombreux comme Boris Kafando, employé de commerce à ne pas avoir l’information. « Moi personnellement je ne suis pas au courant donc je n’ai pas mis (mon téléphone) en mode avion » ; « Je vends des téléphones, je ne suis pas au courant de ça et je n’ai pas mis le mode avion », lance un autre sans même qu’on ne l’interroge.

Cependant c’est bien observé par d’autres. Juste en face de l’agence principale de Orange Burkina, Joël Ouédraogo, un vendeur de téléphone se jouait à la mobilisation. « Mode avion, mode avion, tout le monde » scande-t-il à travers les artères de la rue. « J’ai mis le mode avion. Le coût des mégas est trop cher », soutien-t-il.

Bien d’autres comme lui ont activé le mode d’avion. Egalement, il y a de ceux qui soutiennent le mouvement mais qui se dit être dans l’incapacité de couper leur ligne une heure durant.

« C’est une bonne initiative. Si c’est à comparer avec les autres pays, on trouve que le coût de notre connexion est trop élevé. Mais moi, mon téléphone est toujours connecté et je ne suis pas sur mode avion. Je suis arrêté ici, mes affaires ne marchent pas, donc je ne sais pas si mes business vont quitter à l’étranger venir. A chaque fois j’attends une opportunité donc je ne vais pas désactiver ma connexion », lance Samuel Kaboré.

Pour la majorité des gérants des kiosques orange money et des vendeurs d’unités que nous avons interrogés, la clientèle a baissé. « L’affluence des clients a diminué à partir de 11h. je n’ai pas eu des clients. J’ai constaté que ça ne va pas » a laissé entendre Bagagnan Yacouba, vendeur ambulant d’unités et de mégas.

Zoundi Ousséni, un gérant de kiosque Orange money au pied du siège orange Burkina a également  vu sa clientèle diminuer. « Depuis la matinée, j’ai fait moins d’opérations. Souvent, beaucoup viennent ici mettre des unités et mégas, mais aujourd’hui c’est juste 4 à 5 clients qui sont venus ici », souligne-t-il.

Il faut noter que les meneurs du mouvement prévoient d’autres actions au cas où le message ne passerait pas. La machine est lancée, attendons de voir !

Akim KY et

Abdallah SIBA

Burkina 24