Élimination des violences basées sur le genre : Des acteurs en consistoire à Ouagadougou

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative « ENSEMBLE », la représentation pays de EngenderHealth organise du 18 au 19 avril 2023 à Ouagadougou, un atelier de co-création avec les acteurs de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) au Burkina Faso.

En Afrique de l’Ouest depuis 1977, EngenderHealth est une organisation mondiale qui promeut, entre autres, les droits des femmes et mène des actions contre les violences basées sur le genre (VBG).

C’est ainsi qu’en mai 2022, elle a lancé l’initiative régionale « ENSEMBLE » de lutte contre les VBG dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Bénin, en Guinée et au Mali.

Cette initiative vise à rassembler les acteurs engagés dans la lutte contre les VBG afin que tous puissent apprendre des uns avec les autres, accroître la coordination et multiplier les partenariats pour accélérer l’action des acteurs et des pays dans la région. Au Burkina Faso, faut-il le préciser, l’initiative « ENSEMBLE » a été lancée en décembre 2022.

Yvette Ouédraogo/Kaboré, conseillère régionale des VBG pour l’initiative « ENSEMBLE », a expliqué que cette rencontre avec les acteurs œuvrant dans la lutte contre les violences basées sur le genre au Burkina leur permettra d’examiner les acquis qui existent en la matière, identifier les gaps afin de travailler en synergie d’actions en proposant des activités efficaces qui seront mises en œuvre par ce projet qui s’étend jusqu’en 2029.

« Le principal résultat attendu de cette rencontre c’est le plan d’actions annuel qui va nous orienter sur les activités à mettre en œuvre. L’initiative « ENSEMBLE » se différencie des projets habituels qu’on connaissait qui consistaient à ce qu’un bailleur de fonds arrive avec un projet et demande à ce que les activités soient déroulées. La différence avec l’initiative « ENSEMBLE », c’est que nous venons et nous travaillons de façon opérationnelle avec les acteurs terrains, avec les acteurs au niveau national pour faire un examen et proposer des activités efficaces selon les besoins des différents pays », a-t-elle éclairé.

La crise sécuritaire 

Depuis le lancement de l’initiative en décembre 2022, des acquis ont été engrangés à savoir des partenariats avec des organisations des femmes à travers presque tout le pays. « Des organisations très actives et dynamiques qui sont reconnues au niveau national et international pour leur efficacité en matière de lutte contre les violences basées sur le genre », a soutenu Yvette Ouédraogo/Kaboré.

Elle a noté que l’initiative « ENSEMBLE » travaille sous la tutelle du ministère du genre avec l’accompagnement du ministère de la santé et d’autres organisations.

Sur la crise sécuritaire et humanitaire que connait le Burkina Faso, la conseillère régionale des VBG pour l’initiative « ENSEMBLE » a affirmé que celle-ci contribue à l’exacerbation des VBG. D’où la décision que le projet intervienne pour sa première année de mise en œuvre dans les régions les plus touchées par la crise sécuritaire et humanitaire.

« Nous avons ciblé pour cette première année d’intervenir dans trois régions fortement touchées par la crise en plus de Ouagadougou. Il s’agit de la région de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord et du Centre-Est. Ces régions sont touchées et la crise est caractérisée par des mouvements de population, nous avons près de deux millions de personnes déplacées majoritairement des femmes et des enfants qui sont victimes des VBG », a-t-elle ajouté.

Hortense Lougué/Kaboré, directrice exécutive de l’Association d’appui et d’éveil pugsada, a, au nom des structures nationales qui vont travailler avec l’initiative « ENSEMBLE » laissé entendre qu’elles sont chargées de mettre en œuvre le projet sur le terrain en prévenant les violences et en apportant une réponse aux victimes des VBG.

En outres, elle a fait savoir que cette rencontre leur permettra de réfléchir sur les avancées et les gaps afin de trouver des stratégies appropriées pour combler ces écarts.

Willy SAGBE

Burkina24