Interview du Directeur général de l’énergie sur l’étiquetage énergétique au Burkina Faso
À la suite de l’atelier technique de validation de l’arrêté interministériel relatif à la classification et aux exigences d’efficacité énergétique des appareils électroménagers qui s’est tenu du 15 au 16 mai 2023, le Directeur général de l’énergie, Dr. Alidou KOUTOU, représentant le Secrétaire général du ministère en charge de l’Energie a été interviewé.
Quel est l’objectif de cet atelier ?
L’objectif de l’atelier est de trouver un consensus portant sur l’arrêté interministériel sur l’étiquetage énergétique visant à opérationnaliser la Directive N°04/2020/CM/UEMOA du 26 juin 2020 portant sur l’étiquetage des lampes électriques et des appareils électroménagers neufs.
Cet atelier est organisé par le ministère de l’Energie des Mines et des carrières (MEMC) avec l’appui de Global Green Growth Institute (GGGI). Il regroupe l’ensemble des professionnels et acteurs du domaine de l’Efficacité Energétique, du commerce, et de la qualité du Burkina Faso.
Pouvez-vous nous parler brièvement de l’étiquetage énergétique ?
L’étiquetage énergétique consiste à présenter l’efficacité énergétique des appareils, avec pour but d’orienter le choix du consommateur vers des produits efficients et ainsi inciter les fabricants et fournisseurs à proposer ce type d’appareil sur le marché.
Dans quel contexte l’étiquetage énergétique a vu le jour ?
L’étiquetage énergétique est mis en œuvre, dans un contexte où le secteur de l’énergie est confronté aux défis de l’accès à l’énergie, au déséquilibre entre l’offre et la demande d’énergie et à la maîtrise du coût de l’énergie comme facteur de production.
La forte croissance démographique, l’urbanisation galopante dans notre pays et l’insuffisance de l’investissement dans le secteur sont des réalités qu’il faut prendre en compte pour relever ces défis.
Aussi, le marché des équipements électriques tels que les lampes électriques, les réfrigérateurs et les climatiseurs croissent rapidement en volume. Dans le même temps les populations achètent ces équipements sans nécessairement disposer de toutes les informations utiles pour effectuer des choix éclairés.
De plus notre pays est sans exagération un déversoir de produits électroménagers qui ne peuvent plus pénétrer le marché des pays réglementés par des Normes de Performance Énergétique Minimale (NPEM) car nous ne disposons pas de tous les dispositifs réglementaires nécessaires permettant d’assainir le marché.
C’est dans ce contexte que l’Etat du Burkina Faso met en œuvre le programme d’étiquetage énergétique des appareils électroménagers initié par la Commission de l’UEMOA dans le cadre du programme dénommé « Programme Régional d’Economie d’Energie ».
Le contexte est aussi caractérisé par le Projet d’Efficacité Energétique et de Rafraichissement des Logements Sociaux financé par le Clean Cooling Collaborative et mis en œuvre par Global Green Growth Institute (GGGI) en collaboration avec le gouvernement du Burkina Faso, dont un des objectifs est de contribuer à opérationnaliser la Directive N°04/2020/CM/UEMOA du 26 juin 2020 portant étiquetage des lampes électriques et des appareils électroménagers neufs.
Quelles sont les principales innovations du texte qui fait l’objet de validation ?
Le texte vient préciser les modalités pratiques pour l’étiquetage au Burkina Faso. Il spécifie les rôles et responsabilités des acteurs clés comme l’État, les importateurs, les distributeurs et les détaillants.
Il énonce des dispositions contraignantes à l’endroit des fabricants, des importateurs et des distributeurs de produits électroménagers dans la conception, l’importation et la commercialisation des appareils économes en énergie tout en réduisant la contrefaçon.
Pourquoi est-ce maintenant que ce texte est soumis pour validation ?
Comme vous le savez, le processus de transposition des textes prend du temps. Il a fallu passer par une phase de renforcement de capacité des acteurs, équiper le laboratoire d’essai de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT) pour les essais de performances des lampes électriques, réaliser une étude de cadrage pour la transposition de la Directive de l’UEMOA en droit national, consulter les parties prenantes pour trouver un consensus avant le démarrage effectif de l’étiquetage.
Ces activités préliminaires ont toutes été financées par la Commission de l’UEMOA et ses partenaires et conduites par le Comité National de Tutelle et de Suivi du projet d’étiquetage énergétique.
À quoi faut-il s’attendre après l’adoption du texte ?
Le texte exigera que les lampes électriques, les réfrigérateurs, les congélateurs et les climatiseurs soumis à la vente soient munis obligatoirement d’une étiquette énergétique indiquant le niveau de leur consommation d’énergie accompagné d’une fiche d’information expliquant les indicateurs portés sur l’étiquette.
Ces équipements doivent préalablement subir des tests de performances énergétiques réalisés par un laboratoire agréé. Le distributeur des appareils électroménagers sera désormais tenu d’apposer correctement, de façon visible et lisible, l’étiquette-énergie appropriée sur chaque équipement qu’il expose et doit mettre à portée de main la fiche relative au produit, au moment de sa vente à l’utilisateur final.
Les appareils électroménagers entrant sur le territoire national seront enregistrés dans une base de données pour faciliter la surveillance du marché par les autorités.
Une campagne de sensibilisation sera menée pour soutenir les distributeurs et les acheteurs d’appareils électroménagers sur la manière de lire et interpréter les informations sur les étiquettes en particulier la relation entre la classe énergétique de l’appareil et sa consommation d’énergie en kWh/an. Cette Campagne bénéficiera du soutien financier du Global Green Growth Institute (GGGI) à travers le projet d’Efficacité Énergétique et de rafraichissement des logements sociaux financé par le Clean Cooling Collaborative.
Quel est l’intérêt de ce texte pour le consommateur ?
Ce texte permet au consommateur d’orienter sa décision d’achat vers un produit consommant moins d’énergie. Cela lui permettra d’économiser environ 30% de sa consommation d’énergie et par ricochet réduire sa facture d’électricité.
Plus d’information sur GGGI
Le Global Green Growth Institute (GGGI) est une organisation intergouvernementale fondée pour soutenir et promouvoir un modèle de croissance économique connu sous le nom de « croissance verte », qui cible des aspects clés de la performance économique tels que la réduction de la pauvreté, la création d’emplois, l’inclusion sociale et la durabilité environnementale. Site web : https://gggi.org/country/burkina-faso/
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