Burkina Faso : Le Syndicat des Pharmaciens se justifie sur l’augmentation des prix des médicaments
Le Syndicat des Pharmaciens du Burkina Faso a tenu un point de presse ce mardi 23 mai 2023 à Ouagadougou pour s’expliquer sur la situation du secteur pharmaceutique au Burkina Faso. Une occasion pour revenir sur la fixation des prix des médicaments et des différentes démarches entamées avec leur ministère de tutelle pour une sortie de crise.
Depuis un moment, le secteur du pharmaceutique connaît des turbulences au Burkina Faso. C’est à cet effet, que le Syndicat des Pharmaciens du Burkina Faso a organisé une conférence de presse pour mettre les points sur les « i ».
« Le médicament constitue la pierre angulaire du système national de santé. Il est donc peu de dire que si le secteur connait des troubles pour une raison ou une autre, c’est l’ensemble du secteur de la santé qui en souffrirait et donc tous les Burkinabè », a déclaré Dr Bidiga Ismael Kiswindsida, président du Syndicat des Pharmaciens du Burkina Faso.
Depuis février 2023, un « réajustement » des prix des médicament dits de spécialité a été fait. Concernant cette augmentation, le syndicat a expliqué que « c’est sous la révolution du CNR que l’autorité s’est penchée sur l’harmonisation des prix des médicaments de concert avec le syndicat des pharmaciens.
En 1986, le Raabo 198/CAPRO/SAN a été signé et réglementait les prix en fixant la marge bénéficiaire brute à un taux de 1,53120 qui devait s’appliquer sur le prix de revient licite. Cet arrêté a été abrogé en 1994 par un arrêté conjoint des ministres de la santé et du commerce ».
Ainsi donc, depuis 1994, après une demande du syndicat une marge de 1,32 est appliquée par les officines. Pour le syndicat, plusieurs autres démarches ont été entamées afin de faciliter l’accès des médicaments aux populations. Contre toute attente déplorent-ils, ces mesures ont eu un impact sur la viabilité de leurs entreprises.
Toujours selon leurs explications avec l’inflation et le temps, cette marge ne leur permet plus de faire face aux différentes charges. Dès lors, depuis 2016, le syndicat a entrepris des démarches avec leur ministère de tutelle afin de trouver un compromis sans pour autant obtenir gain de cause.
« Lors de nos discussions il a toujours été question de fixation de la marge et nous avions proposé des marges au ministère de la santé. A chaque fois, les autorités usaient de dilatoire en nous miroitant des éventuels allègements fiscaux », a expliqué Dr Bidiga Ismael Kiswindsida en ajoutant que la situation n’est pas méconnue de l’actuel ministre de la santé qui était secrétaire général puis conseiller technique.
Le président du Syndicat des Pharmaciens a tenu à préciser que le secteur pharmaceutique ne pratique pas de spéculation sur les prix des produits de santé car les pharmacies ne bénéficient d’aucun soutien de l’Etat ; pas de subvention, pas d’allègements fiscaux, pas de fiscalité spécifique, pas d’aide à l’installation…
Face à tout cela, le syndicat a exigé du ministère d’ouvrir un champ de discussion afin de limiter les proportions d’une éventuelle crise. « Nous mettons en garde les ministres en charge du commerce et de la santé contre toute décision hasardeuse qui déstructurerait le secteur pharmaceutique privé tout comme les décisions hasardeuses sur la CAMEG en 2016 ont conduit à une déstructuration du secteur public qui souffre aujourd’hui de multiples ruptures.
La rupture du circuit d’approvisionnement entrainera inéluctablement une catastrophe sanitaire dont les pharmaciens ne seront pas tenus pour responsables. Il est temps que chacun assume les conséquences de ses actes », a-t-il averti.
Flora KARAMBIRI
Burkina 24
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