Djîbôn international 2023 : « La religion, c’est l’un des éléments les plus importants de la culture » (Konomba Traoré, Trésor humain vivant)

Faso Kudumdé et Maâya Blôn en collaboration avec l’ensemble des mouvements de réhabilitation du sacré africain et de revalorisation des valeurs traditionnelles ont rendu possible la 4e édition du « Djîbôn », tenue ce dimanche 4 juin 2023 sur les berges du barrage de Tanghin, à Ouagadougou. A l’occasion, Konomba Traoré, parrain de l’édition et Trésor humain vivant (THV), a invité à une prise de conscience. 

Konomba Traoré, parrain de la 4^e édition du « Djîbôn » et Trésor humain vivant (THV), a senti le besoin de rappeler ce qu’est l’ancêtre. « Les ancêtres, c’est quoi ? Les ancêtres, c’est qui ? Les ancêtres, ce sont ceux qui nous ont précédés », a-t-il dit.

Et d’ajouter que la religion traditionnelle n’est vraiment pas différente des autres religions dans l’idée d’atteindre le divin. « La religion traditionnelle met Dieu devant. C’est Dieu d’abord, ensuite les ancêtres et nous les humains. S’adresser directement à Dieu ou passer par les ancêtres, les fétiches, l’essentiel c’est d’atteindre Dieu », a-t-il déclaré.

Konomba Traoré a aussi attiré l’attention sur ce que représente la religion pour une culture et ce qu’elle peut avoir comme conséquence en cas de perte, d’abandon. « L’Afrique est le seul continent qui n’a pas sa religion propre. Les pays arabes ont l’Islam en commun, c’est pourquoi ils sont forts. Les Asiatiques ont le bouddhisme en commun, ils sont forts.

Les Européens, ont le christianisme, le protestantisme… Attention, nous allons faire disparaitre notre culture. La religion, c’est l’un des éléments les plus importants de la culture. Si on la perd, nous sommes perdus », a averti le Trésor humain vivant.

Nankama Bia Kousse-Drabo, le Tontigui (président) de Faso Kudumdé, faisant un clin d’œil aux associations sœurs non kamites ni traditionnalistes venues accompagner la tenue de la 4^e édition du « Djîbôn », a fait savoir l’ouverture de la religion traditionnelle.

« Les associations sœurs qui ne sont pas des kamites, des traditionnalistes, mais qui viennent nous soutenir, je leur dis merci parce que la religion traditionnelle ne fait pas de différence. Nous n’avons jamais eu de problème avec les autres religions. Et c’est pour cela que les autres religions ont pu s’installer en Afrique. L’Africain est un être ouvert, accueillant et tolérant », a-t-il affirmé.

L’autre aspect qu’il a tenu à souligner, c’est la place de la femme dans la société africaine. « Dans la tradition, s’il n’y a pas la femme, il n’y a pas de tradition. L’Afrique connaissait la place de la femme, et la place de la femme était bien connue dans nos sociétés. Nous n’avons pas eu besoin de quelqu’un pour nous apprendre qu’il faut valoriser la femme, non… J’invite nos femmes, nos mamans, nos sœurs, nos tantes, nos filles à avoir cette tête haute et à être des femmes africaines », a appelé Bia Kousse-Drabo.

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Tambi Serge Pacôme ZONGO 

Burkina 24