Procès Vincent Dabilgou : Salfo Ilboudo s’explique sur le marché entre Ildo Oil et le ministère des Transports
Ilboudo Salfo Souleymane, PDG de Ildo Oil a comparu à la barre ce 27 juin 2023 en tant que témoin dans le cadre du procès Vincent Dabilgou. Il est revenu sur ce qu’il sait des « marchés fictifs » entre le ministère des Transports et Ildo Oil.
« Vous êtes responsable de la signature du contrat entre Ildo Oil et le ministère des Transports et Ildo Oil? », a lancé d’entame le procureur au témoin. « J’ai fait une délégation de pouvoir à mon DAF, Alhoussaïni Ouédraogo. Je suis administrateur de Ildo, je ne m’occupe pas des marchés », a déclaré Ilboudo Salfo, d’un ton calme. Il a par ailleurs avoué qu’il connaissait le ministre Vincent Dabilgou depuis qu’il était en poste au CCVA.
Il faut rappeler que dans cette affaire de Vincent Dabilgou, il ressort des pièces que le ministère des Transports sous le ministre Vincent Dabilgou a signé des contrats de marchés avec la société Ildo Oil (un marché de 77 millions et un marché de 40 millions) pour la livraison de carburant, mais en lieu et place du carburant de l’argent en espèce a été livré à hauteur de 25 millions.
Salfo Ilboudo a tenu à assurer au juge que l’obtention du marché avec le ministère des Transports n’est pas en rapport avec sa connaissance avec le ministre, Vincent Dabilgou. Celui-ci soutient d’ailleurs que Ildo Oil a des contrats avec presque tous les ministères.
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« Vous ne savez pas comment les contrats ont été signés » a donc voulu avoir le procureur. « C’est Alhoussaïni Ouédraogo, mon DAF qui s’occupe de ça. Je ne sais pas comment le marché a été exécuté jusqu’à ce que L’ASCE-LC m’interpelle pour attirer mon attention sur le problème d’irrégularité », a attesté Salfo Ilboudo.
« Vous avez suivi les débats, vous avez vu que 25 millions en espèces ont été livrés au ministère en lieu et place du carburant. Est-ce que vous, en tant qu’administrateur, vous avez eu connaissance de bordereaux de livraisons », a chargé à son tour l’avocat du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Le témoin sans détour a répondu par la négative. « Non! »
« Est-ce que pendant l’exécution du contrat vous avez eu des contacts avec le ministre ? », a poursuivi l’avocat. Et au témoin de répondre : « Une seule fois il m’a appelé pour dire que le ministère a signé un contrat avec mon entreprise et que nous n’avons pas encore livré. J’ai appelé mon DAF pour comprendre, il m’a dit qu’il y a une tension de trésorerie et que quand ça va se régler ils vont le faire ». Le témoin a précisé que dans le cadre de ce contrat, il n’a jamais été question d’un certain pourcentage à prendre.
Il a insisté à la barre pour dire qu’il n’était pas au courant du processus de contraction de ce marché avec le ministère du transport et d’une éventuelle malversation dans son exécution. Il a soutenu que c’est quand L’ASCE-LC a saisi le bureau de son DAF qu’il a su qu’il y a des malversations dans ce marché. L’audience a été suspendue pour reprendre, le 29 juin 2023.
Hamadou OUEDRAOGO
Burkina 24
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