« AGL accompagne le développement du Burkina Faso et de la sous-région en fournissant des solutions logistiques sur mesure » (Seydou DIAKITE, DG d’AGL Burkina Faso et PCA de SITARAIL)

Seydou DIAKITE, Directeur Général d’AGL Burkina Faso et Président du Conseil d’Administration de SITARAIL, situe dans cette interview, les enjeux de la participation de son entreprise à la Rencontre des Patrons d’Afrique au Burkina (REPAB), qui s’est tenue du 13 au 14 juillet 2023, à Ouagadougou. Il y aborde l’avènement de la nouvelle marque AGL Burkina Faso, parle des ambitions de l’entreprise et des synergies opérationnelles mises en œuvre pour favoriser le développement de la logistique intégrée au Burkina Faso. 

AGL Burkina Faso participe a participé la Rencontre des Patrons d’Afrique au Burkina (REPAB 2023). Qu’est-ce qui justifie la participation de votre entreprise à cet important rendez-vous d’affaires ? 

Nous sommes avant tout, un acteur majeur dans la logistique intégrée en Afrique. Et comme vous le savez, la REPAB, rencontre à laquelle participent d’éminentes personnalités du monde des affaires en Afrique, nous donne l’opportunité de présenter notre stratégie de logistique multimodale (portuaire, routière et ferroviaire), intégrée et durable, en faveur du développement de l’Afrique en général et du Burkina Faso en particulier.

En effet, depuis des décennies, AGL Burkina Faso, accompagne le pays des hommes intègres et la sous-région ouest-africaine en fournissant des solutions logistiques sur mesure, basées sur ses expertises opérationnelles dans les domaines du port sec, du rail et de la route.

Notre participation à cet événement se justifie donc par la nécessité pour nous, de présenter le rôle majeur de nos filiales, AGL Côte d’Ivoire, AGL Burkina Faso, SITARAIL et Côte d’Ivoire Terminal, ainsi que leur impact social et économique au Burkina Faso. Cela se fait à travers des panels thématiques, la diffusion de supports, l’animation d’un stand conjoint et des rencontres B2B. Toutes choses qui témoignent de notre engagement à demeurer un groupe à fort impact social et économique à travers la création d’emplois et de richesses.

De façon plus concrète, quelle est la contribution de vos activités logistiques, notamment ferroviaires, au développement économique et social du Burkina Faso ?

Rappelons que SITARAIL est la filiale de AGL (Africa Global Logistics) qui opère, depuis 1995, le réseau ferroviaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, long de 1265 kilomètres. SITARAIL permet un service de transport par rail sécurisé entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

Ce sont en moyenne 1 000 000 de tonnes de fret qui sont transportés par an, soit près de 50 % du volume transporté annuellement sur le corridor Ouagadougou–Abidjan, facilitant ainsi l’écoulement de plusieurs produits locaux, notamment le sésame, l’anacarde, des fruits et légumes des zones enclavées. Nous assurons également le transport de 30% des besoins du Burkina Faso en hydrocarbures et près de 50 % du trafic de conteneurs du Burkina Faso.

Au plan social, SITARAIL emploie directement 1 500 travailleurs et génère 3 000 emplois indirects via des entreprises sous-traitantes, et plus de 25 000 personnes vivent de l’activité ferroviaire. SITARAIL constitue, grâce à son activité et à ses actions en faveur de la santé, de l’éducation et de l’environnement, un vecteur essentiel du développement socioéconomique du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et des pays de l’hinterland comme le Mali et le Niger.

En quoi est-ce que ce rôle contribue-t-il à la préservation des chaînes de valeur logistique au Burkina Faso ?

La quasi-totalité du clinker destiné aux industries de cimenterie est aussi convoyé par rails et plus d’une quinzaine d’industries du Burkina Faso sont desservies grâce à des embranchements particuliers.

Malgré les effets contraignants des crises sécuritaire et sanitaire mondiale de la Covid-19 (entre 2020 et 2022) et de la guerre en Ukraine, SITARAIL continue d’honorer ses engagements en termes d’approvisionnement, permettant ainsi à nombreuses de nos industries au Burkina Faso et maintenir leurs machines fonctionnelles.

Elle permet en outre, à l’économie burkinabè et de plusieurs pays de connaitre une bonne croissance. Nous réaffirmons notre engagement et notre volonté de continuer à travailler, aux côtes des Etats du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire, au développement du secteur ferroviaire et à la promotion de son rôle économique et social.

Nous avons remarqué la participation de Côte d’Ivoire Terminal aux côtés de AGL BF et SITARAIL à la REPAB 2023. Qu’est-ce-qui a justifié cette présence ?

Côte d’Ivoire Terminal (CIT) est la 2^ème concession portuaire du groupe AGL au sein du Port Autonome d’Abidjan, exclusivement dédiée au trafic de conteneurs. Inaugurée le 2 décembre 2022, cette infrastructure portuaire ultra-moderne et éco-responsable, a une capacité de traitement journalier de 4 000 conteneurs, soit une moyenne de 1,5 million de conteneurs par an.

Cette importante plateforme connectée au rail constitue donc une véritable opportunité pour les acteurs de l’import-export burkinabè de plus en plus intéressés par le transport conteneurisé, dont SITARAIL assure près de 75% du trafic entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Justement, vous avez changé récemment de dénomination pour devenir AGL Burkina Faso. En quoi ce changement de dénomination est-il stratégique pour vos activités ?

De prime abord, il est important de souligner que nous faisons désormais partie d’un groupe de renom, qui est le groupe MSC, premier armateur mondial.

Bien que notre nouvel actionnaire ait racheté l’ensemble des activités logistiques, ferroviaires et portuaires du groupe Bolloré en Afrique, et malgré le changement de dénomination, aucun bouleversement n’est intervenu au sein de ce périmètre.

L’intérêt d’appartenir à une telle multinationale est un gage de la poursuite de notre développement en Afrique. Notre nouvel actionnaire a de grandes ambitions pour le développement de la logistique intégrée en Afrique, car ce maillon contribuera sans nul doute, à améliorer et à renforcer les performances de son périmètre intercontinental.

 Quelle est aujourd’hui la situation des emplois chez AGL Burkina Faso, à la suite de votre changement d’actionnaire ?

Le changement d’actionnaire n’a eu aucun impact sur la situation des emplois chez AGL Burkina Faso : autant le Top Management que l’ensemble du personnel a été conservé. Idem pour ses filiales telles que SITARAIL, SETO, etc.

Je suis convaincu que la vision du développement partagée par notre nouvel actionnaire, permettra de consolider les emplois et même de poursuivre la dynamique de créations des emplois, comme nous le constatons chaque année.

Outre le volet social, quels sont les avantages sur le plan opérationnel, de ce nouveau changement de marque ?

Plus qu’un simplement changement de marque, il s’agit d’une nouvelle dynamique qui induit donc une synergie de compétences visant à offrir de meilleures solutions logistiques à même d’accompagner significativement le développement socioéconomique de nos pays.

Un cas illustratif de cette synergie efficiente est l’offre train-bloc chez SITARAIL, née de la synergie entre les équipes de MEDLOG (filiale logistique de MSC) et SITARAIL, la filiale ferroviaire de AGL, en cours depuis janvier 2023. Le train-bloc est une solution de transport ferroviaire de masse en temps réduit et en toute sécurité, entre Abidjan et Ouagadougou.

En effet, lancé à Abidjan dans la soirée du 20 janvier 2023, le premier train-bloc, composé de 26 wagons transportant 45 conteneurs MSC, est entré en gare de Ouagadougou dans la nuit du dimanche 22 janvier, soit un temps de parcours de 48h00. En l’espace de deux semaines, ce sont trois (3) train-bloc, pour un total de 77 wagons chargés de containers contenant près de 2 000 tonnes de produits de grande consommation, qui ont été traités, grâce à cette synergie SITARAIL-MEDLOG.

Quels sont les projets et perspectives de AGL Burkina Faso pour les prochaines années ?

Sur le volet ferroviaire, nous entendons, à travers SITARAIL, poursuivre nos investissements pour la maintenance, le renforcement et la modernisation des infrastructures et matériels ferroviaires. A ce titre, SITARAIL a, courant 2022, fait acquisition d’une nouvelle bourreuse-dresseuse-niveleuse moderne.

Cet équipement de dernière génération permet une cadence de traitement des traverses plus accrue, ainsi qu’une meilleure précision lors des opérations de maintenance de la voie ferrée. Parallèlement aux acquisitions de matériels de travail, SITARAIL investit dans le renouvellement des ouvrages ferroviaires.

C’est le cas par exemple du pont ferroviaire d’Agboville, en Côte d’Ivoire, qui a été entièrement remplacé par un ouvrage neuf en août 2022 ; le pont franchissant le fleuve Mouhoun, au Burkina Faso, fera également l’objet de rénovation. A cela s’ajoutent plusieurs autres travaux de maintenance et de sécurisation d’ouvrages en cours et à venir. Enfin, des discussions sont également en cours entre SITARAIL, les Etats et d’autres partenaires, afin de mobiliser des ressources nécessaires pour la mise en œuvre d’un vaste programme de réhabilitation du réseau.

En outre AGL Burkina Faso, de son côté, va continuer de renforcer ses liens avec ses clients traditionnels, grâce aux synergies mises en place avec MSC, en offrant des services de bout en bout performants et compétitifs. Grâce à son expertise dans le secteur minier, AGL BF est un partenaire logistique majeur pour les sociétés minières présentes au Burkina tant lors des phases de construction que d’exploitation. AGL BF a récemment été désigné par le Groupe West African Ressources pour assurer la logistique des importations pour la construction de la nouvelle mine de Kiaka qui doit débuter en fin d’année 2023, pour s’achever en 2025.

Le portefeuille d’activités d’AGL BF est large, comprenant également l’industrie, l’agriculture, le secteur pharmaceutique, la distribution et la participation aux projets nationaux de développement des infrastructures, notamment dans la logistique d’implantation des nouvelles centrales solaires.

AGL BF participe également au développement des flux de marchandises sur les 3 grands corridors qui alimentent le Burkina Faso. Les investissements en matériels de manutention, qui représentent près d’un milliard de F CFA, permettent de garantir une qualité de service optimale aux usagers des ports secs de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.

Josué Bonkoungou 

Correspondance particulière pour Burkina 24