Adoption des biotechnologies modernes au Burkina Faso : La désinformation, l’ennemi n°1

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La 14e édition du Forum national de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques (FRSIT) se tient du 24 au 28 octobre 2023. L’évènement bat son plein sur le site du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou, sous le thème « Défis humanitaires en Afrique : contribution de la recherche scientifique et de l’innovation pour des solutions durables ». Il s’agit d’un cadre idéal qui favorise des échanges entre les chercheurs, les décideurs et les utilisateurs potentiels des innovations technologiques. Dans la série des panels inauguraux, un panel de haut niveau a été consacré aux biotechnologies modernes. 

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« Rôle des biotechnologies modernes dans la transformation de l’agriculture africaine dans un contexte de changement climatique : Les contributions et les réalisations de l’AATF ». Voilà la thématique qui a réuni mardi en fin d’après-midi des hautes personnalités du monde de la Recherche-Développement et de personnes ressources issues de diverses structures partenaires nationaux et internationaux. 

Parmi ce parterre de hautes personnalités, le Directeur Exécutif de la Fondation Africaine pour les Technologies Agricoles (AATF), Dr Casinius KANANGUIRE et une délégation nigérienne. 

Public présent au panel de haut niveau

De ce panel de haut niveau, tous sont unanimes : le débat sur les biotechnologies ont pollué le terrain, rendant l’adoption de ces technologies beaucoup plus compliquée. Le Dr. Moussa Savadogo, Chargé principal de programme à l’Agence de développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD/ABNE) invité à partager la vision de l’Union Africaine sur les Innovations technologiques et les initiatives en cours, a pourtant indiqué que les biotechnologies ont des potentialités pour permettre à l’Afrique d’améliorer l’agriculture, les valeurs nutritionnelles surtout face aux changements climatiques. 

Dr. Moussa Savadogo, Chargé principal de programme à l’Agence de développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD/ABNE)

Les biotechnologies ont des potentiels importants, reconnus aujourd’hui par les instances internationales. « Malheureusement en Afrique, les débats sur les biotechnologies ont déjà pollué le terrain très tôt. Ce qui fait que même les systèmes de biosécurité qui ont été mis en place dans beaucoup de pays ne sont pas suffisamment opérationnels pour permettre une adoption efficace des biotechnologies », regrette le Chargé principal de programme de AUDA-NEPAD/ABNE.

Bilan mitigé après plus d’un ¼ de siècle après l’introduction des biotechnologies

Selon le Dr. Savadogo, 26 ans après la première culture du maïs OGM en Afrique du Sud, le bilan général sur l’adoption des biotechnologies en Afrique demeure mitigé et même faible au vu des investissements réalisés. Dans le domaine de l’agriculture, par exemple, seulement 7 pays africains cultivent de façon commerciale des cultures améliorées par la biotechnologie moderne. 

Deux pays avaient commencé puis ont interrompu : ce sont l’Égypte et le Burkina Faso qui a suspendu depuis 2015 la culture du coton BT. Cinq pays dont l’Ouganda et le Mali conduisent des essais au champ depuis plusieurs années mais n’ont pas encore vulgarisé. Le Burkina Faso se retrouve encore dans ce lot, quand on sait que le niébé BT est en expérimentation à la station de Farakoba à Bobo-Dioulasso depuis environ une dizaine d’années sans que sa culture commerciale ne soit encore actée.  

Dans le secteur de la santé, seuls 4 pays que sont le Burkina Faso, l’Ouganda, la Tanzanie et le Mali sont actifs en matière de recherche sur la lutte anti vectorielle génétique pour l’élimination du paludisme.

Pourtant, l’application des biotechnologies modernes dans le domaine agro-sylvo-pastoral est rigoureusement règlementée, rassure pour sa part le Dr. Oumar Traoré, directeur de recherche à l’Agence Nationale de biosécurité du Burkina. 



Le défi combattre la désinformation 

De l’avis de Dr. Moussa Savadogo de l’AUDA-NEPAD, la communication est essentielle parce que l’opinion publique est beaucoup polluée. « On arrive même à instrumentaliser des organisations non gouvernementales qui trimbalent certains gouvernements même en procès compte tenu de toutes les décisions qui sont prises par rapport aux biotechnologies.

Donc tout ceci fait que les décideurs sont un peu frileux, hésitants à prendre des décisions. C’est tout ça qu’il faut essayer d’améliorer pour créer un environnement où les Africains font confiance à la science, à leurs expertises et font confiance à leurs institutions pour qu’on aille de l’avant », a-t-il insisté. 

Au Burkina, la question de la vulgarisation des technologies modernes est bien prise au sérieux par le ministère en charge de la recherche. Aux dires du Dr. Roger Nébié, directeur de cabinet du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, le ministère est en train de procéder à une révolution au niveau de l’agence nationale de valorisation des résultats de recherches en créant un incubateur de technologies à Bagrépôle. Ainsi tous les résultats qui dorment dans les tiroirs, seront portés par les étudiants en fin de cycle qui seront formés aux côtés d’entrepreneurs agricoles.

En rappel, au Burkina Faso, plus de 300 variétés améliorées de différentes cultures ont été développées par la Recherche nationale. Cependant, à ce jour seulement moins de 25% de ces variétés sont utilisées. 

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