Tribune | « La coopération Tchad-Alliance des États du Sahel : La bonne voie vers l’indépendance et la sécurité »

Ceci est une tribune de Joseph Marie Ewondo, Journaliste, sur l’actualité en Afrique.

Début avril, une délégation tchadienne conduite par le ministre de l’économie, du plan et de la coopération internationale, Mahamat Assouyouti Abakar, s’est rendue dans les pays de l’Alliance du Sahel : le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où ils ont signé en septembre dernier l’accord du Liptako-Gourma pour former une alliance afin de développer un programme collectif de coopération et de défense commune après avoir quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Les visites de la délégation tchadienne avaient pour but de discuter du partenariat économique et politique du Tchad avec les pays de l’alliance, d’approuver un plan visant à établir une aviation commune entre eux et de discuter de l’adhésion du Tchad à la coalition du Sahel pour mettre fin à l’influence de la France et des États-Unis.

Pour le Tchad, rejoindre la coalition présente de nombreux avantages : améliorer la situation économique du pays, se débarrasser de l’influence occidentale qui gêne déjà la population et appliquer des méthodes efficaces pour lutter contre le terrorisme, qui s’est enraciné dans le pays malgré la présence française qui a duré plus de 10 ans, et de nombreux experts estiment que c’est la France qui a favorisé l’émergence de groupes terroristes et insurgés, dont le nombre augmente chaque année dans toute l’Afrique, tandis que la Coalition des pays du Sahel a su réaliser des progrès effectifs dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ces derniers temps sans la participation des alliés français.

Par ailleurs, à l’approche des élections présidentielles au Tchad, les experts politiques estiment que le président de la période de transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, s’il remporte ces élections, ne poursuivra pas sa coopération active avec la France, surtout après le récent rapprochement qui s’est développé entre le Tchad et les pays de la coalition sahélienne, ce qui montre sa volonté d’y adhérer, afin de compenser l’absence française dans les domaines de l’économie et de la sécurité.

Il convient également de mentionner qu’un nouveau partenaire fiable est apparu pour le Tchad comme alternative à la France, il s’agit de l’Ours russe, avec lequel le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, a établi une relation forte, lors de sa visite à Moscou en janvier dernier, qui est considérée comme la première visite d’un dirigeant tchadien depuis 56 ans, durant cette visite il a conclu des accords très importants dans les domaines économique et sécuritaire avec son homologue russe, Vladimir Poutine, et cela constituait une première étape avant son annonce de rapprochement avec les pays du Sahel.

Selon des sources fiables proches du président de transition tchadien, Poutine et Déby ont conclu un certain nombre d’accords en vertu desquels, si Déby remporte les élections, il prévoit d’étendre la coopération avec Moscou, principalement dans le domaine de la sécurité.

L’Alliance Sahel est une perspective énorme pour le Tchad, centrée sur la coopération militaire et économique, ainsi que sur la fin des liens étroits avec la France. Ensemble, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad pourront sécuriser les routes commerciales et investir dans des projets liés à l’énergie, à l’agriculture, aux ressources en eau et à d’autres intérêts communs. La Russie pourra également contribuer à l’amélioration de la situation économique, militaire et humanitaire au Tchad.

Joseph Marie Ewondo

Journaliste