Tribune | Le Pasteur Paul L. Kouda invite à une prise de conscience collective

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Ceci est un écrit du Pasteur Paul L. KOUDA, Écrivain, poète, intitulé « Une prise de conscience collective, partant de Barsalgho ».

Lorsque nous perdons un régime révolutionnaire ou une transition révolutionnaire, celui-ci pourrait éventuellement être retrouvé qu’au bout de 40 ou 50 ans : d’où l’intérêt de veiller à ce que la transition réussisse sa mission. Ce succès, permettra au Burkina Faso de vivre la toute première démocratie, transparente dans le fond et dans la forme. Jusque-là, en termes de démocratie, nous n’y sommes pas.

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Si par exemple, je cultive mon coton, et au marché un client influent m’impose le prix et l’achète en même temps, n’est-ce pas une domination ? Peut-on parler de droit ou de liberté ? Peut-on parler de souveraineté ? Une transition réussie donne inéluctablement naissance à une démocratie fertile et souveraine. La solidarité permet de lancer un pays dans la dynamique de développement (cf Marc 3 : 24). En effet, l’attaque de Barsarlogho est un paradigme qui active à l’unanimité la conscience des Burkinabè à saisir la réalité.

La question majeure qui reste posée cherche à savoir pourquoi des Africains sont-ils aptes à livrer leurs compatriotes à la boucherie ? L’hypothèse la plus plausible en lien avec cette interrogation argue que les séquelles de l’esclavage sont en grande partie à la base des pratiques inhumaines qui déstabilisent sans cesse le continent africain. L’expression Séquelles de l’esclavage passe comme un refrain dans le corps du présent travail.

En effet, le propre de l’esclavage consistait à vider le continent de ses bras valides, en se servant de la force d’une part, et d’autre part la traîtrise. Le don d’un petit miroir ou parfois d’un carreau de sucre par exemple suffisait pour que le bénéficiaire du don fictif livre son parent proche ou lointain au joug menant la victime à une destinée inconnue.

Une ruse diplomatique a passé tacitement la verge sadique de l’esclavage et des travaux forcés à l’Africain pour qu’il continue de terroriser ses frères et sœurs. Une promotion socio-économique promise par le Colon suffit malheureusement à celui-ci de tourner froidement son épée contre son compatriote. Lorsque les pays africains ont pris leur « indépendance », c’était simplement par téléguidage que le colonisateur exerçait (exerce) sa domination sur le continent.

Certains intellectuels africains déduisent fermement que les maux dont souffre l’Afrique sont tributaires à l’expansion des religions révélées. Ils prônent en général un retour aux sources ancestrales. Nous reconnaissons que toute religion mal exercée, qu’elle soit révélée ou traditionnelle, est compromettante pour le développement d’une nation.

En réalité, les séquelles de l’esclavage constituent le nœud des tragédies. Contrairement à la vie des autres continents, c’est en Afrique que la colère des peuples « contemporains » les amène aux génocides, et très souvent là où les religions révélées sont dominantes. Force est de reconnaître que le monde religieux est aussi victime des séquelles de l’esclavage qui se manifestent par des conflits inter-religieux.

Ces mêmes religions cohabitent en Occident. Retenons par exemple que le christianisme n’était pas la religion traditionnelle des Romains. En Afrique, les terroristes se cachent derrière les religions, ou derrière toujours quelque chose pour endeuiller le continent. Nous ne devons pas perdre de vue que les forces combattantes qui se sacrifient pour la défense de nos pays respectifs, sont membres des religions révélées ou traditionnelles.

Une prise de conscience collective doit nous amener à mettre incessamment fin à la ponte de la honte ! Afrique, A.E.S, Burkina Faso, ton peuple est cher, si cher qu’il faut le chérir ! Quant aux acteurs d’ombre, en contrepartie, que peut-on gagner qui soit égal ou meilleur à Barsalogho ? Le petit miroir ou le carreau de sucre ? Que tout le continent africain dispose volontiers la moitié de ses ressources aux autorités occidentales pour qu’ils massacrent leurs peuples : ils ne le feront jamais !

La traite négrière et les travaux forcés du colonisateur ont déshumanisé la destinée de l’Afrique, et seule la valorisation de l’Africain par l’Africain en est l’antidote. Bon gré, mal gré, par la grâce et la justice de Dieu, le soleil de la victoire pointe. Actuellement, la lutte que mène l’Afrique n’est plus réservée seulement à l’élite, mais à toutes les couches de la société.

Mes condoléances les plus attristées à toutes les familles éplorées des victimes de Barsalogho, à toutes et à tous qui ont eu à pousser des soupirs ou à verser des larmes suite à la tragédie de Barsalogho.

Ouagadougou, Septembre 2024

Pasteur Paul L. KOUDA

Écrivain, poète 

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