Journée nationale de la liberté de presse : « Nous en sommes arrivés au point où le professionnalisme dans ce métier est devenu un crime » (Guezouma Sanogo)

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La presse burkinabè commémore, ce lundi 21 octobre 2024, la 27e édition de la journée nationale de la liberté de presse. «Ne brisons pas le rempart : Alerte sur la mort du journaliste », c’est sur ce thème que s’est alignée cette commémoration.

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«Nous vivons un moment où il n’est pas exagéré de soutenir que l’heure est grave, et même très grave pour la presse, menacer pratiquement de disparitions. Les causes sont d’ordre technologique avec l’apparition de nouveaux acteurs et d’innovations technologiques, d’ordre sécuritaire avec la menace des milices qui a fortement impacté des ressources de la profession. 

Et enfin, d’ordre politique avec les restrictions et les atteintes, à la liberté d’expression et de la presse exercée par les autorités publiques», a dénoncé Guezouma Sanogo, président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo.

Guezouma Sanogo, président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo
Guezouma Sanogo, président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo

Pour Guezouma Sanogo, le professionnalisme dans le métier de la presse aujourd’hui est devenu un crime. «Nous en sommes arrivés au point où le professionnalisme dans ce métier est devenu un crime. Le pluralisme des opinions qui fait des charmes et fonde tout l’intérêt des médias a été criminalisé. La presse burkinabè est devenue atone, aphone ou monotone. 

Le rythme auquel nous assistons à la destruction de la presse est effarant. Les fermetures ou suspensions des médias, les enlèvements ou disparitions forcées des journalistes communicateurs, les défenseurs des droits humains soutiennent l’importance de la liberté de la presse, les saccages des acquis juridiques, sociaux et financiers, les discours de haine contre les journalistes, les médias et leurs organisations», a-t-il déploré.

«Ne brisons pas le rempart », l'éditorial de Norbert Zongo qui sera désormais affiché dans la salle Henri Sebdogo au Centre national de presse Norbert Zongo
«Ne brisons pas le rempart », l’éditorial de Norbert Zongo qui sera désormais affiché dans la salle Henri Sebdogo au Centre national de presse Norbert Zongo

S’agissant du thème de cette édition, le président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo a affirmé que ce thème tiré d’un édito de feu journaliste émérite Norbert Zongo est d’actualité au regard de la situation nationale.

«C’est pourquoi nous avons choisi de recourir à un message aussi vieux qu’actualisé pour dépeindre la situation actuelle et interpeller les consciences. Nous ne pouvons bien décrire nos maux avec nos propres mots. Nous avons trouvé opportun de dépeindre le contexte avec les mots d’un monument de la presse nationale, un symbole, un homme de médias que tous les Burkinabè ont rencontré ou vont rencontrer d’une manière ou d’une autre par l’immortalité de sa pensée. Nous parlons bien évidemment de Norbert Zongo», a-t-il précisé.

Guezouma Sanogo espère que l’actualité de cet éditorial et la qualité de son auteur touchera le cœur des Burkinabè en général et des autorités nationales en particulier de ne pas briser le rempart qu’est la presse.

Le rapport sur l’état de la liberté de la presse au Burkina Faso a été également rendu public après sa présentation en mai dernier. Ce rapport donne la note de 1,96 sur 4 au Burkina Faso, une des mauvaises notes depuis que le centre national de presse Norbert Zongo existe.

Moussa Sawadogo, journaliste et consultant
Moussa Sawadogo, journaliste et consultant

« Je voudrais juste rappeler que le document final qui est ici reprend ce qui avait été présenté le 3 mai. Donc, ce n’est pas une nouvelle étude. C’est la version finale. Je le rappelle parce qu’à l’époque, il y a eu beaucoup de polémiques autour de ça. Nous avons travaillé, selon une certaine méthodologie, même si je suis devant vous aujourd’hui en tant que rapporteur principal. 

C’est un travail collégial qui a été fait avec un ensemble de personnels, des experts. C’est ce que nous avons appelé le panel des experts, où il y avait des journalistes, des Hommes de droits. Même le ministère avait été invité, le Conseil supérieur de la communication avait été invité. Donc, ce n’est pas quelque chose qui a été fait en cachette entre journalistes seulement. Donc, aujourd’hui, le document est là, le résultat reste le même », a dit Moussa Sawadogo, journaliste et consultant .

Willy SAGBE 

Soumaïla MALO (Stagiaire)

Burkina 24 

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