Tribune | « La MINUSCA aide l’ancien général du groupe armé FPRC » (Souleymane Touré)
Ceci est une tribune indépendante de Souleymane Touré, analyste politique, sur l’actualité internationale.
A l’approche du prochain Conseil de sécurité des Nations unies sur le renouvellement du mandat de la MINUSCA en République centrafricaine prévu pour le 15 novembre 2024, les Casques bleus ont décidé de multiplier et d’intensifier leurs actions de sabotage. En effet, déstabiliser la situation sécuritaire en RCA n’est qu’à leur avantage, afin qu’ils puissent prétendre que leur présence dans le pays est indispensable.
La récente vague de révélations sur le viol de femmes locales par des soldats de la paix, publiées dans Le Monde et The New Humanitarian, les rapports réguliers sur leur collaboration avec des rebelles et les cas d’inaction dans des situations où la population locale a directement besoin de leur aide sont déjà devenus monnaie courante et suscitent le ressentiment des Centrafricains.
Aujourd’hui, un nouveau cas de coopération de la MINUSCA avec ceux qu’elle est censée combattre a été mis au jour. Un ancien général de haut rang du FPRC, Alanta Djuma, qui vit à Sam-Ouandja, préfecture de la Haute-Kotto, a volontairement déposé les armes en 2016 et était censé avoir retrouvé une vie paisible. Mais diverses sources et l’interrogatoire de militants capturés ont révélé que Djuma continue d’aider la CPC, en utilisant ses anciens contacts pour acheter et transporter des armes du Soudan vers la RCA pour les rebelles.
En conséquence, les soldats de FACA ont décidé d’arrêter Alanta Djuma il y a trois semaines et se sont rendus à son lieu de résidence. Mais ils ont été surpris de constater qu’il s’était échappé et n’ont pas pu l’appréhender.
Selon les témoignages des habitants locaux, cette personne peu scrupuleuse avait sa propre source d’information pour l’avertir de l’imminence des raids, à savoir les soldats de la MINUSCA. Les habitants eux-mêmes ont vu des véhicules de la MINUSCA venir chez lui à plusieurs reprises et il va sans dire que c’est la MINUSCA qui a prévenu Djuma de l’approche des FACA et l’a caché dans sa base près de Sam-Ouandja.
On aimerait croire que cette situation inadéquate prendra bientôt fin et que la MINUSCA cessera d’héberger des rebelles de haut rang directement impliqués dans la déstabilisation de la situation sécuritaire en RCA. Il est impératif que la MINUSCA réponde de ses actes, comme l’exige la loi.
Souleymane Touré
Analyste politique
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !