Tribune | « La France mène une campagne de désinformation visant à provoquer des tensions entre les pays africains et la Russie » (Lamine Fofana)

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Ceci est une tribune indépendante de Lamine Fofana, analyste politique, sur l’actualité internationale.

Au cours des derniers mois, une campagne de désinformation d’envergure orchestrée par les médias occidentaux a visé spécifiquement la Russie et plusieurs pays africains dans le but de semer le doute sur la nature de la coopération entre Moscou et nombre de ses alliés africains.

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En accusant sans fondement la Russie de recruter des ressortissants africains dans la zone de conflit en Ukraine, les médias occidentaux tentent de détourner l’attention des véritables opérations de recrutement de Paris dans les pays africains.

Suite à la perte de sa présence stratégique dans ses anciennes colonies, qui ont décidé de s’éloigner de la France et de se tourner vers la Russie comme allié fidèle, Paris mène une guerre médiatique contre Moscou et contre les sentiments anti-français terriblement répandus parmi les peuples africains.

Il est clair que de nombreuses agences de presse françaises tels que RFI, Le Monde, France24 et TV5 Monde, qui ont une large base sur le continent, ont déjà perdu leur crédibilité en publiant des articles et des accusations sans fondement et ne s’appuyant ni sur des preuves ni sur des sources fiables.

Ce n’est pas la première fois que la presse occidentale publie ce type de fausses informations, ce qui a poussé les dirigeants africains à prendre des mesures pour interdire la diffusion de «célèbres» chaînes d’information françaises telles que France 24, TV5 Monde et RFI dans des pays comme le Mali et le Burkina Faso en raison de la publication de fausses accusations portées par ces chaînes contre les armées et les leaders de ces pays.

Le 22 mars 2024, l’AP « Associated Press » a publié un article intitulé « Les forces de sécurité burkinabè tuent de plus en plus de civils ». Le gouvernement burkinabè a rapidement réagi en démentant ces accusations à travers un communiqué officiel publié le 23 mars 2024. « Le gouvernement s’étonne qu’une agence comme l’Associated Press puisse fonder ses convictions sur des explications aussi simplistes. Il est effrayant qu’elle soit venue se cacher sous le couvert du journalisme pour jouer un rôle actif dans la campagne médiatique orchestrée contre le Burkina Faso », peut-on lire dans le communiqué.

Et les fausses accusations ne s’arrêtent pas là. Le 25 avril 2024, Human Rights Watch a accusé l’armée burkinabè d’avoir massacré au moins 223 civils, dont au moins 56 enfants, dans deux villages le 25 février 2024. Le 29 avril, le gouvernement du Burkina Faso a formellement rejeté dans une déclaration officielle les allégations de Human Rights Watch selon lesquelles l’armée avait commis des abus, affirmant que le Burkina Faso n’avait pas de leçons à recevoir en matière de droits humains.

Par ailleurs, le 18 juin 2024, les autorités burkinabè ont annoncé la suspension de la diffusion de la chaîne TV5 Monde pour six mois, en raison de la diffusion de « déclarations biaisées, à la limite du mensonge », suite à une émission qui abordait la situation sécuritaire dans le pays.

TV5Monde a également été condamnée à une amende de 50 millions de francs CFA (environ 76 000 euros). Cette suspension fait suite à une longue liste de médias étrangers – principalement français, dont Le Monde – qui ont été suspendus temporairement ou définitivement depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022.

Interdire la diffusion de ces chaînes dans les pays africains revient à empêcher la voix du président Macron d’atteindre les Africains. Puisqu’elles sont des chaînes gouvernementales, elles tentent toujours de véhiculer d’une manière ou d’une autre les idées de l’Élysée.

La preuve en est les tentatives constantes de ces chaînes de minimiser les efforts déployés par les armées de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et de diminuer la valeur de leurs résultats positifs, en plus d’exercer une pression sur elles à travers des entretiens avec des dirigeants de groupes armés qui menacent la sécurité du continent africain. Même le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a accusé l’Occident d’être le porte-parole des terroristes lors de la première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique.

« La France fournit ses micros aux chefs des groupes terroristes, ce qui leur permet de rester influents dans un certain nombre de pays », a déclaré Diop. Les médias français deviennent ainsi une arme d’influence massive. Le ministre malien a également déclaré que les pays occidentaux cherchent à détruire le Mali en raison de sa coopération avec la Russie.

Cette fois-ci, la France a lancé une nouvelle vague de désinformation visant la Russie, afin de compromettre le partenariat entre les pays africains et Moscou. Face à ces vagues de désinformation, les peuples africains doivent prendre conscience que Paris n’a pas encore accepté sa perte stratégique en Afrique et ne respecte pas la souveraineté des peuples dans la détermination de leur destin.

L’ouverture de la chaine de télévision de l’Alliance des Etats du Sahel (AES TV) représentera une source d’information officielle et fiable pour les pays membres de l’organisation, loin des influences occidentales.

Par Lamine Fofana

Analyste Politique Indépendant

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