FESPACO 2025 : Aicha Chloé Boro, réalisatrice, appelle le jury à oser la femme

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La deuxième projection du film Invertueuses d’Aicha Chloé Boro a eu lieu le mercredi 26 février 2025 au Ciné Burkina. Ce long-métrage, en compétition pour l’Étalon d’or de Yennenga, met en lumière l’autodétermination de la femme face à certaines réalités sociales. A travers l’histoire croisée d’une grand-mère et de sa petite-fille, la réalisatrice burkinabè interroge les normes imposées aux femmes. 

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Dans une famille à Ouagadougou, une grand-mère veuve, âgée de 65 ans, porte encore en elle un amour de jeunesse qu’elle n’a jamais pu vivre pleinement. Mariée de force à un homme qu’elle n’aimait pas, elle n’a jamais oublié celui qui, par fidélité, est resté seul pendant toutes ces années. Sa petite-fille, une adolescente en pleine crise identitaire, découvre ce secret et décide de tout mettre en œuvre pour que sa grand-mère puisse enfin vivre cet amour interdit. Et pourtant, elle-même se cherche.

« Le film parle de l’autodétermination de la femme à être libre, au niveau de son esprit, au niveau de son corps. Quand je dis au niveau de son corps, c’est dire s’habiller comme elle veut, se marier avec qui elle veut, avoir du désir », explique Aicha Chloé Boro à la fin de la projection.

Laisser la femme disposer de son corps

Au-delà des thématiques de l’amour et de l’émancipation, Invertueuses est réalisé dans un contexte politique et social marqué par l’insécurité au Burkina Faso. Cependant, pour elle, il y a un paradoxe. « Aujourd’hui dans nos sociétés, on donne encore des filles de 15 ans, 16 ans, 17 ans en mariage à des hommes de 65 ans pour les remercier d’un service. Cette même société dit que si tu es une femme qui a plus de 50 ans et que tu as du désir, c’est sale. Si tu as du désir, c’est invertueux. Mais non ! Nous disons que l’amour et le désir n’ont pas d’âge », refuse-t-elle.

Lors de la projection de son film, la réalisatrice a également profité de la tribune pour interpeller le jury du FESPACO sur l’absence de femmes primées depuis la création du festival. Un constat qu’elle juge apparemment par le fait d’une industrie encore trop dominée par les hommes.

L’Etalon d’or de Yennenga pour une femme

« Qu’en 55 ans, on n’ait pas décerné une seule fois l’Étalon d’or à une femme, c’est un message politique. Et quand je dis ça, je ne dis pas que c’est orchestré. Ce n’est pas orchestré. Je ne dis pas que c’est fait exprès. Non, ce n’est pas fait exprès. 

Mais, il est temps de prendre conscience qu’en 55 ans, soit nous sommes nulles et en ce moment, on assume de dire que vous ne savez pas créer, on vous ferme carrément la compétition, soit on ose la femme. 55 ans, c’est beaucoup », clame-t-elle. Elle a interpellé les membres du jury à la fin de la projection.

Aicha Chloé Boro dit porter cette revendication pour toutes les femmes réalisatrices en compétition cette année.

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