Tribune | « Réparations : Justice, guérison et futur équitable pour l’Afrique et la diaspora » (Lamine Fofana)

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Ceci est une tribune de Lamine Fofana, Analyste Politique indépendant, sur l’actualité internationale.

L’Union africaine (UA) a choisi comme thème pour 2025 « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations », mettant en avant l’idée d’un traitement injuste du continent au cours des siècles. 

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Le continent africain et la diaspora portent encore les marques socio-économiques, culturelles et psychologiques laissées par l’histoire persistante du colonialisme, de l’esclavage transatlantique, de l’apartheid et de la discrimination raciale systématique. Ces iniquités ont perpétué les disparités mondiales et freiné le progrès de l’Afrique. Ainsi, les réparations ne se contentent pas de corriger les injustices passées : elles sont indispensables pour bâtir un futur juste et équitable.

Dans le cadre de ce sujet, des leaders panafricanistes du Sénégal ont discuté de la question des réparations dans une émission diffusée sur la plateforme Afrique Media. Selon Abdoulaye Mbow, journaliste et analyste politique, la demande de réparations transcende les injustices historiques. Il s’agit plutôt d’une reconnaissance d’une certaine liberté obtenue.

« Au moins on se dira que oui, au-delà d’avoir reconnu au moins cela qui nous a fait subir tant de préjudices pendant autant de siècles également, on réparait. Quelque part à mon avis c’est également une prise d’indépendance à un niveau intellectuel mais également par rapport à une perception collective », a indiqué le journaliste.

Selon Abdoulaye Mbow, en soutenant le mouvement de réparation et en s’inspirant de son parcours de lutte, l’envie d’appuyer la réalisation des aspirations africaines doit désormais incomber à chaque groupe ou organisation africaine: « Donc de ce point de vue, je crois bien que ce sont des combats qu’il faudra engager autrement, qu’il faudra penser autrement et aller dans le sens de dire que ce ne sont pas les présidents qui doivent seulement porter le combat.

Il faut que ce soit à la base les intellectuels, à la base les organisations, à la base les collectifs et que tous ensemble que nous formions véritablement un groupe pour aller dans le sens adéquat de mener le combat ».

De plus, l’instauration d’un programme de réparations africain nécessite une approche globale impliquant tous les pays africains, en dépit des divergences.

Selon l’expert, les organisations régionales telles que l’Union africaine ou la CEDEAO, bien qu’elles puissent «porter le combat par rapport aux sujets qui nous intéressent», présentent encore de nombreux aspects contradictoires, citant l’exemple de la CEDEAO qui préparait une intervention au Niger.« Il faut qu’on puisse refonder nos organisations, il faut que nous l’acceptions à un niveau communautaire et à un niveau régional, il faut que nous allions dans le sens de donner un autre contenu à ces organisations », a exigé l’expert sénégalais.

Néanmoins, le projet de réparations vise à rassembler les Africains et la diaspora pour promouvoir la justice, l’équité et la réparation. Toutefois, pour une mise en œuvre réussie, il faut des stratégies précises, une coordination institutionnelle efficace et des collaborations robustes entre les organisations régionales dépourvues de présence étrangère.

« Pour moi c’est ce complexe qu’il faut déconstruire parce que nous devons aller dans le sens de trouver des solutions autrement. Ces solutions autrement, ce sera entre nous. Parce qu’il est impensable que l’on puisse trouver une organisation africaine siégée au niveau de l’Union Européenne. Et dans nos organisations, tant régionales que de l’Union africaine, des pays occidentaux ont des représentants », déploreAbdoulaye Mbow.

En résumé, l’intégration des réparations requiert une coopération entre les membres de l’État, la société civile et les organisations régionales. Ainsi, l’Afrique est en mesure de revendiquer ses droits légitimes en termes de justice, assurant par conséquent une voie de développement qui soit à la fois inclusive et résistante aux défis mondiaux.

Lamine Fofana

Analyste Politique indépendant 

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