15 Mai : Des chefs coutumiers Bissa font des sacrifices pour la paix et la cohésion sociale au Faso

La ville de Garango, dans la province du Boulgou, a célébré de manière particulière la Journée nationale des coutumes et traditions le 15 mai 2025. À l’initiative du Haut Conseil de la chefferie coutumière Bissa, les populations se sont réunies sur la place sacrée de Talakou, lieu de culte et de médiation spirituelle, pour honorer les rites ancestraux.
Deuxième site le plus sacré de Garango après le mont Boulgou, Talakou a accueilli le 15 mai 2025 des rituels de sacrifices porteurs de prières pour la paix, la prospérité et la cohésion sociale. Les populations, impliquées dans la démarche spirituelle, ont apporté des offrandes, poulets, béliers ou encore un taureau noir en vue d’accompagner les vœux exprimés par les autorités coutumières.
Zéké Kir, chef Zef de Zéké, a rappelé le sens profond de cette démarche. « Chaque année, il y a des sacrifices qui se font sur le mont Boulgou et cela doit être fait une fois par an. Mais comme on ne peut pas y aller directement aujourd’hui, on parle de Talakou. C’est fait pour ceux qui veulent faire des sacrifices mais qui ne peuvent pas respecter la date. Ils viennent ici pour demander l’intercession, et Talakou transmettra au Boulgou », a-t-il confié.
Avant de procéder aux sacrifices, les traditionalistes demandent toujours l’accord des ancêtres. Torse nu, le sacrificateur de la cour royale de Garango a dansé sur la tombe circulaire du sixième chef de Garango. Ce geste marque le lien entre les vivants et les esprits. Ce n’est qu’après cette étape que les offrandes ont été présentées à l’autel des fétiches.
Lire également 👉 Le Moogho Naaba célèbre le 15-Mai en mettant l’accent sur l’éducation comme pilier de la société
Sur les lieux, le chef de Garango et ses ministres ont formulé des vœux de santé, de réussite et surtout de paix pour le Burkina Faso, avant que les animaux ne soient immolés. Le sang a ensuite été répandu sur les fétiches comme symbole d’alliance et de reconnaissance envers les forces invisibles. Présent à la cérémonie, le Kir Hunsun Harle, chef de canton de Baré, s’est adressé à l’assistance sur la nécessité de renouer avec les fondements culturels africains.
« Ce qui fait la force des nations, c’est de croire à leur passé. L’Occident, le Japon, la Chine, sur quoi se sont-ils construits ? Sur le repère de leur passé. Nous aussi, nous devons penser à cela. Le mental de l’Africain a été déstructuré au point où nous adoptons les cultures des autres en délaissant les nôtres. Ayons le courage de raviver nos cultures et de les valoriser, et nous irons de l’avant », a-t-il déclaré.
À l’issue de la cérémonie, les animaux sacrifiés ont été grillés et partagés avec la population dans un esprit de communion. Une célébration qui, au-delà du rite, rappelle la richesse spirituelle et la vitalité culturelle des peuples du Boulgou.
Aurelle KIENDREBEOGO (Stagiaire)
Burkina 24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur :
Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !