FESCUSAN 5 : La tête de chien qui va réconcilier les cousins Samo et Bissa !

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La 5e édition du Festival de la Culture San (FESCUSAN) se tiendra au Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre Guingané, du 29 mai au 1er juin 2025. Plus qu’une simple fête, cet événement majeur a pour ambition de promouvoir l’identité culturelle, la paix et la cohésion sociale. Au programme : parades de lutteurs, de masques ancestraux et dégustations de mets locaux, pour éduquer et rassembler. Cette année, la communauté Bissa est l’invitée d’honneur. Le promoteur de l’évènement, Urbain Toé, a partagé les détails lors d’une interview avec Burkina 24, le mardi 27 mai 2025 à Ouagadougou.  

Burkina 24 : Quelle est l’importance de cette 5e édition du FESCUSAN ?

Urbain Toé : Ce festival est organisé non seulement pour honorer la communauté Samo, mais aussi l’ensemble des Burkinabè. Au-delà de l’aspect festif, il véhicule un message important. À travers cet événement, nous souhaitons que plusieurs communautés puissent communiquer et parler le même langage. Ce que nous recherchons aujourd’hui, c’est la paix, la cohésion sociale et tout ce qui peut unir les peuples. Nous travaillons d’arrache-pied pour que ce festival réponde à ces critères.

Burkina 24 : Le thème de cette année est « L’identité culturelle : de la paix par la culture à la culture de la paix ». Comment ce thème s’inscrit-il dans la vision et les objectifs du FESCUSAN ?

Urbain Toé : L’identité culturelle, c’est ce qui nous définit et nous singularise en tant que groupe. Pour identifier quelqu’un, il faut connaître son origine, sa particularité. Dans le contexte actuel du Burkina Faso, pour que les gens se parlent, il faut aborder la paix et la culture de manière commune. Nous recherchons une paix que nous devons cultiver.

Urbain Toé, promoteur du Festival de la Culture San (FESCUSAN)

Cette paix peut commencer dans nos familles, partout où nous nous trouvons. Pour qu’elle règne, il faut la cultiver. De même, pour que la culture soit d’actualité, il faut la paix ; et pour que la paix règne dans la culture, il faut la cultiver. Le thème doit être pris en trois parties : l’identité culturelle, la paix par la culture, et la culture de la paix.

Burkina 24 : Pour cette 5e édition, quelles sont les grandes innovations ou les nouveautés majeures par rapport aux éditions précédentes ?

Urbain Toé : Chaque année, nous essayons d’apporter quelque chose de nouveau. Cette année, nous allons associer l’image de nos lutteurs, car la lutte est une activité reconnue comme faisant partie intégrante de notre culture Samo. Il y aura une parade. Comme lors des quatre éditions précédentes, nous ferons venir des masques de Gossina, des flûtistes et des Biba.

Il y aura des stands à visiter, des objets artisanaux pour que les gens puissent en savoir plus sur les particularités Samo, ainsi que des dégustations de plats locaux. Nous invitons également une communauté différente chaque année, et cette année, nous avons fait honneur à nos cousins, les Bissa.

Burkina 24 : Quel est l’esprit général et l’atmosphère que vous souhaitez créer pour cette 5ème édition du festival ?

Urbain Toé : Ce que nous recherchons avec ce festival, c’est qu’il devienne une école, une référence. Que les gens se souviennent du festival comme un événement où ils ont découvert des nouveautés et approfondi leurs connaissances culturelles. C’est notre objectif, car il faut que ce festival nous serve. Il doit servir à la cohésion sociale. Rien ne peut fonctionner sans la paix aujourd’hui. C’est pour cultiver la paix que nous organisons cet événement.

Burkina 24 : Le festival se déroulera du 29 mai au 1er juin 2025. Quel est le programme global et les temps forts ?

Urbain Toé : La cérémonie d’ouverture aura lieu le 29 mai à 16h, avec des prestations traditionnelles. Durant les quatre jours, il y aura des prestations d’artistes, la dégustation de plats Samo, et la visite de sites traditionnels. De grandes surprises attendent le public.

Burkina 24 : Au-delà de la célébration de la culture SAN, quels sont les impacts socio-économiques et culturels que vous espérez générer à travers l’organisation de ce festival ?

Urbain Toé : Ce festival est une activité communautaire, ce qui rend sa gestion très complexe par rapport à d’autres festivals. Nous sommes toujours à l’écoute et à la recherche de soutien pour relever les défis. Sur le plan culturel, si vous vous souvenez des anciens manuels scolaires, on parlait des masques.

Beaucoup d’enfants ont lu ces passages, mais n’ont peut-être jamais eu l’occasion de voir les masques en personne. Ce festival offre cette opportunité. De plus, il faut promouvoir et accompagner nos artistes. Tous ceux qui contribuent à la réalisation et au rayonnement de ce festival ont besoin de soutien. Grâce à ces festivals, nombre de nos artistes ont été reconnus, même au niveau local.

Burkina 24 : En quoi le FESCUSAN contribue-t-il à la promotion et à la valorisation du patrimoine culturel du pays San ?

Urbain Toé : Le FESCUSAN offre une tribune essentielle aux artistes San, valorisant leurs talents. C’est aussi un espace unique d’exposition pour les objets traditionnels San, les mets locaux et la richesse culturelle, assurant ainsi la transmission et la promotion de ce précieux patrimoine.

Ce que je peux dire à l’opinion publique, c’est de nous soutenir. Si le soutien est là, je pense que le travail sera bien fait et nous pourrons les honorer comme il se doit. Nous devons travailler pour relever le défi. Ce festival n’a pas commencé avec nous, c’est une transmission de génération en génération. Il y a des pionniers qui l’ont créé, et nous sommes là pour le poursuivre. Nous travaillerons pour que ceux qui prendront la relève puissent relever le défi encore mieux.

Burkina 24 : Est-ce que cinq éditions sans discontinuer représentent un motif de satisfaction pour le FESCUSAN ?

Urbain Toé : Si nous sommes là aujourd’hui pour organiser une cinquième édition, c’est parce que les quatre années précédentes ont été satisfaisantes. C’est une grâce. C’est difficile, mais cela ne nous arrête pas. Tout ce qui est réussi commence souvent par des difficultés. Il y a eu des difficultés, mais nous avons toujours le courage et le soutien des uns et des autres.

Burkina 24 :  Quel est le message particulier pour la communauté San ?

Urbain Toé : Si la communauté San ne répond pas à l’appel, qui d’autre pourra venir nous soutenir ? L’honneur nous revient d’abord, en tant que communauté, avant que cela puisse être généralisé. Ce que je peux dire à la communauté San, c’est de ne pas se focaliser sur ce que nous pourrions être. Nous sommes vos jeunes frères, vos enfants.

Tout ce que nous faisons aujourd’hui est pour l’honneur de notre communauté, que ce soit du Grand Sourou ou du Nayala. Il n’y a pas de division. Nous travaillons pour que nous soyons tous unis, pour parler le même langage. Quand on parle des Samo, qu’on ne dise pas « il vient de Tougan », mais « il vient du pays San.

Cela montre que nous travaillons pour un esprit d’unité et de protection. Ce festival est la seule activité sur laquelle nous devons nous baser pour rayonner et promouvoir notre culture, car c’est à travers la culture que tout peut se développer aujourd’hui.

Burkina 24 : Que diriez-vous à la communauté Bissa ?

Urbain Toé : Depuis l’enfance, on nous dit que les Bissas sont nos cousins. L’histoire raconte que nous nous sommes séparés à la suite d’une dispute autour d’une tête de chien. Je pense que c’est une bonne occasion d’en savoir plus. Il y aura un panel où des conférenciers retraceront l’histoire et transmettront ce savoir à ceux qui en ont besoin.

A lire aussi⇒4e édition FESCUSAN : L’expression de la culture San en 96 heures

Akim KY

Mahaoua SANOGO (stagiaire)

Burkina 24

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