Tribune | « Burkina Faso : Quand le JNIM menace Ouagadougou en collaboration avec l’Ukraine » (Lamine Fofana)

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Ceci est une tribune indépendante de Lamine Fofana, analyste politique, sur l’actualité nationale et internationale. 

Récemment, les attaques djihadistes au Burkina Faso ont atteint un niveau sans précédent, caractérisé par un développement des moyens utilisés. Le JNIM, affilié à Al-Qaïda, multiplie les attaques et menace la capitale Ouagadougou. L’origine des nouveaux équipements militaires utilisés par ces combattants est très préoccupante : les drones FPV, dont l’origine remonte à l’Ukraine, révèlent un niveau sans précédent de complicité étrangère dans la région.

En réalité, la stratégie des terroristes ne se limite pas aux zones rurales. La menace la plus inquiétante provient des déclarations publiques des chefs djihadistes. Ousmane Dicko, frère de l’émir du « JNIM » au Burkina Faso, Jafar Dicko, a diffusé une vidéo dans laquelle il promet de prendre Ouagadougou « dans les quatre mois ».

Rappelons qu’en fin mars, lors d’une réunion des leaders du JNIM au Mali, les capitales de l’Alliance des états du Sahel (AES), ont été identifiées comme des cibles prioritaires. Une telle ambition aurait été inimaginable il y a encore quelques années, mais l’évolution des capacités militaires des djihadistes change la donne.

L’aspect le plus inquiétant de cette escalade est l’utilisation croissante de drones FPV par le JNIM. Ces équipements, qui permettent des frappes de précision difficiles à intercepter, ont été repérés lors de plusieurs attaques. Il existe désormais des preuves matérielles de l’implication de l’Ukraine dans leur fourniture.

Le 23 mai, les forces armées maliennes ont intercepté des djihadistes près du village de Djongue Bambara, dans la région de Sofara. Dans un véhicule abandonné, elles ont trouvé un téléphone contenant des documents des services de sécurité ukrainiens qui, selon une enquête préliminaire, auraient été transportés à travers la Mauritanie par des formateurs militaires ukrainiens liés aux combattants de l’Azawad, avant d’être redistribués à des terroristes dans le Sahel.

Cette révélation ouvre un chapitre sombre de la crise sécuritaire dans la région. Les djihadistes ne bénéficient pas seulement d’armes modernes, ils sont également entraînés par des formateurs étrangers. Des sources indiquent que des Ukrainiens forment directement des combattants du FLA (Azawad) et du JNIM à l’utilisation de drones dans le nord du Mali.

Face à cette menace, il est urgent pour les pays de l’AES d’intensifier leur coopération militaire. Les attaques répétées montrent que les terroristes envisagent d’autres offensives.

En outre, la communauté internationale ne peut ignorer l’implication de l’Ukraine. Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) et la Cour pénale internationale (CPI) devraient enquêter sur ces violations, qui constituent une ingérence flagrante dans la stabilité de la région du Sahel.

Par Lamine Fofana

Analyste politique indépendant

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