Polémique en Centrafrique : Des milliers d’hectares mis en vente contre du Bitcoin
En République centrafricaine, une initiative du président Faustin-Archange Touadéra visant à vendre des terres contre des cryptomonnaies suscite une vive polémique. Ce projet, qui s’inscrit dans une démarche plus large d’adoption des monnaies numériques, soulève de sérieuses questions sur la souveraineté nationale et la gestion des ressources du pays.
Le gouvernement centrafricain a mis en vente plus de 1 700 hectares de terres, proposant à des investisseurs étrangers de les acquérir via des cryptomonnaies comme le Bitcoin. Cette démarche s’intègre dans le projet « Sango », une initiative nationale visant à créer un hub économique basé sur la cryptomonnaie et la technologie blockchain, incluant même la « tokenisation » des ressources naturelles du pays.
Présentée par les autorités comme un moyen d’attirer des capitaux étrangers et de stimuler l’innovation, cette politique est perçue par beaucoup comme une braderie du patrimoine national.
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Cette décision a déclenché une vague de critiques et d’inquiétudes, tant au niveau national qu’international :
Souveraineté foncière : Des critiques dénoncent une « aliénation du patrimoine national », craignant que des pans entiers du territoire ne soient cédés à des intérêts étrangers pour une durée pouvant aller jusqu’à un siècle.
Manque de transparence : L’utilisation de cryptomonnaies pour des transactions d’une telle ampleur soulève des questions sur la transparence et la traçabilité des fonds. Les détracteurs craignent que cela n’ouvre la voie à la corruption et au blanchiment d’argent.
Bénéfices pour la population : Dans un pays où la majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté et a un accès très limité aux services de base comme internet, nombreux sont ceux qui se demandent comment une telle initiative pourrait réellement profiter aux citoyens centrafricains.
Légalité contestée : Par le passé, la Cour constitutionnelle du pays avait déjà jugé « inconstitutionnel » un projet similaire qui prévoyait l’achat de la citoyenneté et de terres via la cryptomonnaie Sango Coin, arguant que « la nationalité n’a pas de valeur marchande.
Cette politique s’inscrit dans un contexte où la République centrafricaine est devenue, en 2022, le premier pays d’Afrique à adopter le Bitcoin comme monnaie légale, une décision qui avait déjà suscité la perplexité et la méfiance d’institutions financières régionales et internationales.
Source : TRT Afrika




