Veillée panafricaine à Ouagadougou : Des bougies pour briser le silence sur la tragédie soudanaise

Le samedi 15 novembre 2025, des organisations panafricaines de la société civile ont organisé à Ouagadougou une veillée de solidarité en soutien au peuple soudanais. Tenue au Centre Thomas Sankara, cette veillée symbolique, placée sous le slogan «On demande la libération du Soudan», a dénoncé l’escalade de la crise humanitaire et les ingérences étrangères qui déchirent le pays.
Le ciel de Ouagadougou, a porté le poids d’une tristesse lointaine, mais aussi la solidarité des peuples d’Afrique. La mobilisation, tenue en hommage au peuple soudanais martyrisé, a débuté par la projection du film suivie d’échanges et la déclaration commune. Au cours de cette veillée symbolique, la pénombre a été déchirée par la lueur tremblante des bougies.
Des dizaines de flammes, tenues fermement en main, ont illuminé les visages déterminés. Chaque bougie allumée était un hommage, un « souviens-toi» murmuré pour les 15 000 vies perdues et les millions de déplacés. Le slogan, scandé a résonné comme une prière laïque et urgente : «On demande la libération du Soudan !»

Depuis le déclenchement du conflit en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de Soutien Rapide (RSF), le bilan humain et social est effarant. La déclaration commune lue lors de la veillée a rappelé les chiffres alarmants, qui émanent du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. « Plus de 15 000 personnes ont été tuées et plus de 10,7 millions ont été contraintes de fuir leur foyer faisant de cette crise la plus grande catastrophe de déplacement du monde ».
Au-delà de la violence, l’insécurité alimentaire menace gravement la population, avec près de 25 millions de Soudanais dans un besoin d’aide humanitaire urgente. Les intervenants ont pointé du doigt les deux blocs armés rivaux qui «se disputent un pouvoir confisqué au détriment des aspirations légitimes du peuple soudanais à la paix, à la justice et à la souveraineté».

Les jeunes panafricaines ont condamné l’ingérence extérieure, qui selon eux alimente la guerre. « Le rôle des Emirats Arabes Unis, dont les réseaux de financement et de contrebande d’or soutiennent la machine de guerre. Le sang des Soudanais ne doit pas être le prix de l’or exporté illégalement vers Dubaï», ont dénoncé les organisations.
Cette position résonne avec une analyse plus large des maux du continent, où «la souveraineté populaire reste confisquée, non pas l’étranger seulement, mais aussi par des élites politiques, militaires et économiques coupées des masses.»

Le soutien exprimé par le Burkina Faso dépasse la simple compassion. Le porte-parole de l’équipe locale a souligné l’unité des luttes. « La lutte qui est en train d’être menée ici au Burkina Faso, n’est pas seulement pour le Burkina Faso, c’est aussi une lutte pour les peuples noirs», a-t-il indiqué.
Fabrice Simporé a insisté sur la nature impérialiste des forces en jeu. « Le peuple est en train de subir une colère injustifiée par les forces impérialistes aussi, qui en leur mettent là-dedans à cause des différentes ressources naturelles que le Soudan possède», a-t-il ajouté.
Il faut noter que la soirée a été marquée par des interventions virtuelles de Osama Zumam, membre du Parti communiste soudanais, et Mosaab Baba, chercheur sur le Soudan pour Ayin Network.

Les organisations ont appelé à une paix véritable, fondée sur le retour de la souveraineté populaire. Elles ont aussi, réaffirmé leur conviction que seule une Afrique unie, socialiste et libérée de l’impérialisme pourra protéger ses enfants des guerres fratricides et de la mainmise étrangère.
Akim KY
Burkina 24



