Crimes contre l’humanité : L’ex-Première ministre du Bangladesh condamnée à mort

Coup de tonnerre politique à Dacca. Sheikh Hasina, ancienne première ministre du Bangladesh et figure centrale de la vie politique pendant plus de quinze ans, a été condamnée à mort cette semaine pour crimes contre l’humanité. Le verdict, prononcé au terme de cinq mois de procès en son absence, a été salué par le chef du gouvernement provisoire, Muhammad Yunus, Prix Nobel de la paix. Plusieurs ONG, dont Amnistie internationale et Human Rights Watch, dénoncent toutefois une procédure « biaisée » et « jouée d’avance ».
L’ex-dirigeante est jugée responsable de la violente répression des manifestations antigouvernementales de l’été 2024, surnommées la « révolution de Juillet ». Ces mobilisations, initiées par les étudiants, avaient provoqué la chute de son régime.
Selon l’ONU, la répression aurait fait au moins 1 400 morts, majoritairement des civils. Hasina était également poursuivie pour corruption, torture et disparitions forcées.
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Actuellement exilée en Inde, elle rejette toutes les accusations et qualifie le jugement de « politiquement motivé », émanant d’un « tribunal illégal » mis en place par un gouvernement de transition « sans mandat démocratique ».
New Delhi, longtemps allié de son administration, devrait difficilement accéder à la demande d’extradition formulée par Dacca.
Une crise politique à l’approche des élections
Ce verdict intervient à quelques mois des élections prévues en février, dans un climat national déjà tendu.
La Ligue Awami, le parti historique de Sheikh Hasina, est d’ores et déjà exclue du scrutin, une décision dénoncée comme une « atteinte grave aux libertés fondamentales » par Human Rights Watch. Près de 30 % de l’électorat se retrouve ainsi privé de représentation politique, ce qui pourrait attiser les tensions dans un pays fragilisé.
Source : La Presse Ca




