Soutenance de thèse : Zonata Ramdé analyse les effets de l’exploitation minière sur la dynamique des ressources naturelles dans le complexe écologique PONASI

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Zonata Ramdé a soutenu avec brio sa thèse de doctorat unique en géographie à l’Université Joseph KI-ZERBO, le jeudi 27 novembre 2025 à Ouagadougou.

Les effets de l’exploitation minière sur l’environnement, l’organisation spatiale et sociale des communautés locales dans le complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili (PONASI), à l’extrême sud du Burkina Faso ont été au centre de la restitution des résultats de cette recherche.

Pour l’obtention du grade de docteur des Universités,  Zonata Ramdé a défendu les résultats de ses recherches devant un jury international composé de 5 membres à l’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou.

Durant quatre ans (04) de recherches, l’impétrant s’est penché sur les effets de l’exploitation minière sur la dynamique des ressources naturelles au Burkina Faso, avec un cas spécifique du complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili.

Dégradation du couvert végétal, pollutions environnementales, conflits entre éleveurs et/ou orpailleurs et agriculteurs du fait de la pression foncière, conflits entre exploitants miniers, autorités coutumières et/ou structures techniques de l’Etat et l’administrations locales décentralisées au sujet de la règlementation du l’exploitation de l’activité minière. Voici entre autres les problèmes récurrents autour de l’exploitation minière dans le complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili, selon l’impétrant.

Pour Zonata Ramdé, cet espace regorge d’énormes potentialités naturelles et sa protection doit impliquer tous les acteurs impliqués dans le jeu, sans exception.

« Il faut associer les orpailleurs aux différents cadres de concertation organisé pour la préservation des forêts afin de faire face au phénomène de dégradation lié à l’activité minière.

Nous avons constaté qu’il existe des cadres de concertations pour préserver la forêt qui n’implique pas tous les acteurs concernés. Et pour juguler le phénomène, il faut donc impliquer tous les acteurs surtout les exploitants miniers dans les stratégies de préservation », a-t-il souligné.

Issus du Laboratoire Dynamique des Espaces et Sociétés (LDES), les résultats de cette recherche sont contenus dans un document de 315 pages et jugés satisfaisant, d’où l’obtention de la mention « très honorable ». Selon le jury, la thématique de l’impétrant est d’une originalité scientifique car elle traite d’une question d’actualité liée à l’évolution des sociétés.

L’exploitation minière, a fait comprendre le directeur de thèse, touche toutes les zones dans le monde et particulièrement au Burkina Faso y compris les espaces protégés. Cette étude, a-t-il également indiqué, est interpellatrice car l’on doit avoir une bonne gouvernance des aires protégées.

« On est dans un système où vous avez l’exploitation minière qui se fait à proximité des aires protégées. Ce qui revêt un véritable problème parce que les aires protégées constituent les derniers refuges de nos ressources naturelles et vous savez aussi quel est l’effet de l’exploitation minière sur les ressources naturelles », a expliqué le directeur de thèse, Docteur Oumar KABORE, Maître de recherches à l’INERA/CNRST.

Pour rappel, le complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili (PONASI) est la deuxième plus grande aire protégée à vocation faunique après la réserve agrosylvopastorale du Sahel. Avec une superficie de 327 000 hectares, situés à cheval entre la région du Nazinon (centre-sud) et du Nando (centre-ouest) du pays. Il est classé site RAMSAR depuis 2019.

RESUME

Le complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili (PONASI) est la deuxième plus grande aire protégée à vocation faunique après la réserve agrosylvopastorale du sahel, avec une superficie de 327000 hectares, située au centre-sud du Burkina Faso.

Cet écosystème, en plus de connaitre de graves dégradations, fait l’objet de nos jours à de nombreuses intrusions de la part des populations riveraines, notamment à travers l’installation de certaines activités telles que l’exploitation minière. L’objectif de cette étude est d’analyser les effets de l’exploitation minière sur la dynamique et la gestion des ressources naturelles dans le complexe PONASI.

L’approche méthodologique utilisée dans cette étude est l’approche systémique. Elle combine des outils et des techniques de collecte, de traitement et d’analyse des données. Des images Landsat de résolution 30 mètres des années 1992, 2007 et 2022 ont été acquises sur le site de l’United States Geological Survey (USGS) et traitées à l’aide des logiciels ENVI 4.7.

Le prélèvement et l’analyse au laboratoire d’échantillons de sols et d’eaux de forages a été réalisé en vue de mesurer leur contamination par les polluants miniers. En outre des investigations auprès de 384 chefs de ménage et 75 acteurs/structures intervenant dans le secteur de l’environnement ont permis de collecter des données socioéconomiques. L’analyse s’est basée sur des approches qualitative et quantitative.

La dynamique d’occupation des terres montre une dégradation du couvert végétal durant la période (1992 à 2022). On note le recul des formations naturelles au profit des formations anthropiques.

En effet, la forêt galerie, la savane boisée et la savane arbustive et herbeuse ont perdu respectivement 1%, 8,6% et 42,19% de leurs superficies au profit des espaces de cultures, des habitats, des sols nus, et des sites miniers (industriels et artisanaux), qui ont connu à leur tour une augmentation de leurs superficies respectivement de 50,3%, 1%, 0,1% et 0,4%.

Par ailleurs les résultats d’analyse des échantillons au laboratoire indiquent que les sols sont contaminés au mercure et au cyanure, avec parfois des concentrations supérieures à la norme OMS/Burkina (0,5mg/Kg). Les eaux sont également contaminées par ces polluants, mais avec des concentrations ne dépassant pas la norme OMS/Burkina (0,07mg/L) de consommation humaine.

Outre cela, des risques d’écoulements des polluants miniers selon de la topographie existent dans le milieu. La dynamique spatiale engendrée influence sur la gouvernance des ressources naturelles du complexe. La conservation durable de la biodiversité du complexe passe inéluctablement par la prise en compte de l’exploitation minière dans les objectifs de préservations.

Mots clés : Burkina Faso, exploitation minière, dégradation des ressources naturelles, complexe PONASI.

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Serge Pacome ZONGO

Tambi Serge Pacome ZONGO, journaliste s'intéressant aux questions politiques et de développement durable.

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