Gouvernance foncière : Dieudonné B. Sawadogo propose la création d’un ministère de la Renaissance urbaine

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L’écrivain Dieudonné Barkwendé Sawadogo a dédicacé, le jeudi 18 décembre 2025 à Ouagadougou, deux ouvrages qui traitent de la crise foncière au Burkina Faso. Face à l’étalement incontrôlé des villes, l’auteur prône une rupture avec le modèle actuel. « Construire en hauteur, la solution vitale pour sauver nos villes » et « Logement d’abord, parcelle après » posent, diagnostiquent et proposent des solutions.

Du diagnostic posé par Dieudonné Sawadogo, il ressort que les cités du Burkina Faso s’étendent plus vite qu’elles ne se développent. A l’entendre, à Ouagadougou, la superficie urbaine a explosé et atteint désormais plus de 58 000 hectares.

Pourtant, paradoxalement, la ville manque de logements. Pour l’auteur, le problème réside dans la rétention des terres. Il révèle également qu’environ 60 % des parcelles à Ouagadougou ne sont pas mises en valeur par leurs propriétaires.

Construire en hauteur, le plaidoyer de Dieudonné B. Sawadogo pour une ville plus compacte et économe en espace

À travers ses deux livres, « Construire en hauteur, la solution vitale pour sauver nos villes » et « Logement d’abord, parcelle après », l’écrivain appelle à un changement radical de mentalité. Selon lui, l’idée que chaque citoyen doit posséder son propre terrain nu est une illusion qui épuise les terres agricoles.

« Je me suis rendu compte, avec un regard de citoyen qu’au Burkina Faso, nous avons un très grand souci.  La ville s’étend plus vite qu’elle ne se développe. En 1904, Ouagadougou était autour de 6 000 hectares.

Nous sommes en 2025, nous sommes autour de 58 000 hectares mobilisés. Il y a 60% à Ouagadougou ici des parcelles non mises en valeur. Donc ça veut dire qu’il y a des gens qui ont mobilisé les terres, ils sont assis avec. En plus les non lotis comptent entre 40 et 50% soit près de 2 millions de la population de Ouagadougou», a expliqué l’auteur.

Dieudonné Barkwendé Sawadogo lors de la dédicace de ses ouvrages le 18 décembre 2025 à Ouagadougou

L’auteur ne se contente pas de critiquer ; il soumet des propositions concrètes aux autorités et aux citoyens. Il suggère notamment la création d’un Ministère de la Renaissance Urbaine et d’un Tribunal spécial urbain pour régler les nombreux litiges fonciers qui engorgent les cours de justice.

Sur le plan fiscal, Sawadogo propose de frapper là où cela fait mal, soit dans «le portefeuille des spéculateurs». Il suggère une taxe sur les terrains non bâtis afin de pousser les propriétaires soit à construire, soit à libérer la terre. « L’objectif, c’est de tout pousser, soit à bâtir quelque chose ou à le vendre », martèle-t-il.

Enfin, l’écrivain insiste sur la régulation du métier d’agent immobilier, souvent dominé par des acteurs informels. Il préconise l’instauration d’un certificat professionnel obligatoire. « On va faire en sorte qu’aucune transaction n’est valide si elle n’est pas conduite par un agent titulaire », précise-t-il.

En phase avec les efforts actuels du gouvernement, notamment le programme de 50 000 logements, Dieudonné Sawadogo rappelle que la réussite de cette « réinvention » repose sur trois axes dont une gouvernance forte, une planification rigoureuse et, surtout, une responsabilité citoyenne accrue.

Les deux livres sont disponible chez l’éditeur Accès Succès au SIAO au prix de 10 000 FCFA l’unité. Contact : 58 73 7070.

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Akim KY

Burkina 24

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