Mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré : L’appel de Mariam Sankara à Alassane Ouattara
Un mandat d’arrêt international a été lancé par la justice burkinabè contre l’ancien président Blaise Compaoré dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président Thomas Sankara en 1987. La veuve du président, Mariam Sankara, souhaite que le président ivoirien Alassane Ouattara permette à son « ami » de revenir au Burkina afin de pouvoir « dire la vérité ».
Cela fait près de 30 ans que Mariam Sankara attend le jour où Blaise Compaoré expliquera pourquoi son mari a été assassiné un certain 15 octobre 1987. Dans une interview sur RFI ce 22 décembre 2015, elle déclare être « contente » du mandat d’arrêt délivré par la justice militaire.
Son seul souhait, désormais, c’est que Blaise Compaoré revienne de son exil en Côte d’Ivoire pour s’expliquer devant les tribunaux. « J’attendrai le jour où je le verrai comparaître devant les tribunaux burkinabè, dit-elle. J’attends donc son rapatriement (…). Il nous dira enfin pourquoi. Il nous dira la vérité (…) pourquoi il a fait ça et qu’il nous explique ».
Appel à Ouattara
Mariam Sankara a donc lancé un appel aux autorités ivoiriennes, et plus particulièrement au président Alassane Dramane Ouattara afin de donner une réponse positive au mandat lancé par la justice burkinabè. « C’est le peuple burkinabè qui veut la justice. Et le peuple ivoirien et le peuple burkinabè sont des peuples frères », plaide-t-elle, en espérant par ailleurs que « les autorités ivoiriennes ne cautionnent pas l’impunité ».
La veuve Sankara estime en outre que le président ivoirien ne devrait pas que mettre son amitié avec Blaise Compaoré dans la balance. « Il y a les intérêts aussi des peuples. Il y a l’amitié et la justice. Je pense que même en amitié, la justice doit aussi exister. (…) Le président Ouattara devrait faire ça pour le peuple burkinabè, pour les bonnes relations entre les deux pays », dit-elle.
Roch Marc Christian Kaboré
Roch Marc Christian Kaboré prendra bientôt les rênes du Burkina, mais Mariam Sankara ne doute pas que ce dernier veillera à la bonne conduite du dossier. Elle se base pour cela sur ses déclarations où il indiquait, se rappelle la veuve Sankara, que l’ancien président Blaise Compaoré n’était pas au-dessus de la loi et que s’il était inculpé, il devra répondre comme tout justiciable.
La mère des enfants de Thomas Sankara laisse du reste entendre que le nouveau président burkinabè devrait écouter la voix de son peuple : « Depuis qu’il y a eu l’insurrection, le peuple burkinabè a émis certains souhaits : plus d’impunité dans ce pays. Et donc ce que Kafando (le président de la transition, ndlr) a commencé, je pense qu’il va être difficile pour Roch Kaboré de ne pas continuer dans ce sens ».
Synthèse de Abdou ZOURE
Burkina24
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