Putsch du 16 septembre au Burkina : Révélations sur un autre soutien ivoirien

Le putsch manqué du 17 septembre dernier et dirigé par le général Gilbert Diendéré n’a pas encore finit de livrer ses secrets. Le média français, Radio France International, RFI, a révélé des écoutes téléphoniques réalisées, selon elle, par les services de sécurité du Burkina Faso durant cette période. Ces écoutes téléphoniques font état de motions témoignages de soutien, des encouragements et même des conseils émanant des amis et frères d’arme du général putschiste principalement de la Côte d’Ivoire mais aussi de la France. Cette fois, c’est le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko, qui est cité. 

Ces événements se situent dans les derniers moments du putsch du général Diendéré qui va viré au vinaigre. Depuis le camp Naaba Kom, il reçoit de nombreux soutiens  »téléphoniques », notamment un certain Roger Sebag qui incite l’ex-patron du Rsp à reprendre les armes pour s’opposer à la dissolution de son régiment et donc du coup d’état.

« A mon sens, il faudrait réaliser cette opération, en urgence, de neutralisation de plusieurs membres de ce gouvernement transitoire… Il faut par contre ensuite faire une déclaration et appeler Djibril Bassolé à prendre le pouvoir en établissant un Conseil national de salut public, Auquel participeraient des militaires et des civils. C’est à mon sens la seule solution parce qu’on va arriver autrement à une situation intenable. Vous et vos hommes serez de toute façon, d’une manière ou d’une autre, en danger. », estime le français qui selon notre source semblait bien connaître les arcanes de la politique au Faso.

Le général n’est pas le seul à recevoir des appels. Son épouse Fatou Diendéré depuis son retranchement parle avec au lieutenant-colonel ivoirien Zacharia Koné, ancien commandant de zone du temps de la rébellion qui s’avère être un proche de la famille Diendéré.

« Ne vous en faites pas, ici vous avez beaucoup de soutiens la vieille, beaucoup de soutiens ! Même si c’est un affrontement, vous avez beaucoup de soutiens. Que ce soit en hommes, que ce soit d’autres… On ne peut pas tout dire. Mais c’était ma première fois de voir le général Bakayoko couler une larme (pleurer NDLR) », raconte l’ex-Com’Zone.

Le général Soumaïla Bakayoko dans une écoute à lui attribué, essaie d’aviser son frère d’arme: « Parce que si tu ne fais pas ça et que tu restes coincé comme ça… Tôt ou tard, l’issue va se resserrer, se resserrer, se resserrer et tu n’auras plus aucune marge de manœuvre. Et là, d’abord, ils vont tout mettre sur toi. Ça il faut le savoir. Politiquement ils vont te dire « tu es le plus gradé, tu es un général ». Ils vont estimer que c’est toi qui as mis les gens dans cette situation-là. Et si tu ne fais pas attention, tes propres petits vont se retourner contre toi. Et après c’est vous et vos familles qui vont payer. », conclut-il.

Il poursuit. « Donc s’il y a des garçons là-bas, vraiment c’est des choses qui… parce que dans ce cas, je dis, il n’y a pas deux solutions. Tu comprends ? Si tu laisses faire calmement pour te dire, « bon, Dieu le veut », une fois que tu arrives chez eux là-bas, c’est pour finir avec toi, ça c’est clair ! Je suis au regret de le dire… Si ce n’est pas eux, ce sont tes propres petits qui vont se dire, « bon ben vraiment pourquoi ils t’ont suivi jusqu’à présent ». Conclusion, tu es condamné à mener l’action. Donc monte un truc bien. Quoi que ce soit, je ne sais pas…»

Ces dernières révélations d’écoutes téléphoniques s’ajoutent à celles impliquant le numéro 2 ivoirien, Guillaume Soro poursuivi  par la justice burkinabè par un mandat d’arrêt international pour son supposé soutien  à la déstabilisation du Burkina Faso.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU/Burkina24

Source: RFI