Administration territoriale : « Le manque de temps» de Simon Compaoré décrié
Le Burkina fait face à « un effritement de ses capacités institutionnelles dans un contexte de fragilisation continue du tissu social, toute chose nécessitant des mesures urgentes », constate Hamidou Dipama, président de l’Union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso (UNABF). Ainsi, face au « manque de temps » du Ministre de l’administration territoriale pour résorber ces problèmes, un sit-in a eu lieu ce mardi 29 mars 2016.
Les agents du Ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure (MATDSI) regroupés au sein du Syndicat national de l’administration générale (SYNAPAG) et de l’Union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso (UNABF) ont observé un arrêt de travail dans la matinée de ce mardi 29 mars 2016 pour faire entendre leur voix.
Un risque pour notre pays. « Monsieur le ministre d’Etat n’a pas le temps pour gérer les questions relatives à l’administration du territoire » est la réponse qu’ont reçue les deux organisations suite à l’interpellation du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Simon Compaoré, sur la gestion du territoire. Pour Hamidou Dipama, président de l’Union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso (UNABF), « cela est un risque pour notre pays de voir la gestion de son territoire reléguée aux calendes grecques ».
Outre ce constat, les travailleurs dénoncent la remise en cause des acquis relatifs à la professionnalisation et à la dépolitisation de l’administration territoriale.
Ils prennent en exemple la relecture du décret n°2012-804/PRES/PM/MATDS/MEF du 8 octobre 2012 portant modalité de création, d’organisation et de fonctionnement des circonscriptions administratives au Burkina.
Selon Hamidou Dipama, cette situation crée « un malaise et soulève des suspicions légitimes face à l’observation de certains faits et gestes ». Les deux organisations disent constater « le manque d’intérêt des autorités pour le mandatement et le reclassement des agents nouvellement sortis de l’EAM et mis à la disposition du MATDSI depuis octobre 2015 ».
La lutte sera sans relâche. Aussi, la négligence et l’inertie dans l’adoption des projets de loi et décrets relatifs au renforcement de l’administration territoriale et du projet de décret relatif aux modalités d’exercice de la fonction de secrétaire général de conseil de collectivité ont été décriées.
L’adoption desdits décrets renforcera les capacités de l’Etat à assurer un meilleur encadrement du territoire, note Hamidou Dipama.
Par ce sit-in, les deux organisations appellent à la « prise de conscience générale et à un sursaut patriotique de l’ensemble du personnel pour libérer le ministère en charge de l’administration du territoire, afin de renforcer la place de l’administrateur de l’Etat dans l’encadrement supérieur de l’Etat ». Elles entendent également durcir le ton si les préoccupations ne sont pas prises en compte : « la lutte sera sans relâche », prévient Hamidou Dipama.
Yannick SAWADOGO
Burkina 24
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