Tunisie : Le site d’informations « Inkyfada » piraté après ses révélations sur le scandale « Panama Papers »
Le site d’enquête tunisien Inkyfada a annoncé avoir fait l’objet d’une cyberattaque après avoir publié des articles sur le volet tunisien des Panama Papers. Le site du magazine web est à nouveau accessible. Les responsables de la plateforme avaient indiqué que celle-ci a été mise hors ligne à la suite d’une attaque pirate.
« Notre site subit une grave attaque informatique. Les pirates ont réussi à publier de fausses informations en notre nom », a indiqué « Inkyfada » sur Twitter ce mardi 5 avril 2016. La cyber-attaque est survenue alors que le site a commencé, lundi 4 avril dans la soirée, la publication du volet tunisien du scandale d’évasion fiscale « Panama Papers ». « L’attaque a été orchestrée de plusieurs endroits.
Pour le moment, nous avons identifié les postes, mais pas les personnes », a indiqué à l’Agence France Presse, la directrice éditoriale du site d’informations, Monia Ben Hamadi. Mardi 5 avril, la plateforme Inkyfada n’était plus accessible, « pour des raisons de sécurité », a-t-elle précisé. Il fallait d’abord faire face à l’attaque des pirates.
Le magazine web « Inkyfada » fait partie des 109 médias dans le monde ayant participé à l’enquête sur le scandale « Panama Papers » en épluchant les documents du cabinet d’avocats Mossack Fonseca basé au Panama, informe « Agence Ecofin« .
Le premier article de « Inkyfada » met en cause l’ancien secrétaire général de Nidaa Tounes, le parti au pouvoir en Tunisie. Il s’agit de Mohsen Marzouk qui a aussi été le directeur de la campagne électorale du président de la République, Béji Caïd Essebsi.
« Inkyfada » révèle que Mohsen Marzouk avait contacté le cabinet Mossack Fonseca en décembre 2014, pour savoir s’il était possible pour un responsable politique tunisien de faire valoir l’intérêt général et de transférer une partie de son activité à l’étranger. Il reste encore à savoir la suite qui avait été donnée à cette demande.
Selon « Courrier International« , le concerné a apporté un démenti, annonçant une plainte pour diffamation et propagation de fausses informations. Il n’empêche que « Inkyfada » ait déjà annoncé que « d’autres publications sur des personnalités tunisiennes sont prévues et seront publiées ». Selon l’ONG Reporters sans frontières (RSF), la cyber-attaque subie par le site d’informations est la preuve que « le journalisme d’investigation fait encore peur en Tunisie ».
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Noufou KINDO
Burkina 24
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