Ve République : Pour « une Constitution qui traverse les générations »
La Jeune chambre internationale universitaire Ouaga soleil a organisé, ce samedi 18 juin 2016 à l’université Ouaga 1 Joseph Ki-Zerbo, une conférence publique autour du thème « Passage de la Ve République : enjeux, défis et perspectives pour le renforcement de la démocratie au Burkina ». La cérémonie a été présidée par Arsène Yoda, directeur général de l’Office national d’identification (ONI) avec le parrainage du député Bachir Ismaël Ouédraogo.
Le changement constitutionnel est un sujet aujourd’hui d’actualité sur la scène politique burkinabè mais aussi en milieu intellectuel. Afin de permettre aux étudiants de s’imprégner des enjeux, des défis et perspectives qui impliquent une telle action, la JCI universitaire Ouaga soleil a initié ce samedi, un cadre d’échange et de débats animé conjointement par Samuel Ibrahim Guitenga et Asseghna Somda, deux acteurs bien imprégnés de la question.
Pour les deux communicateurs, le passage à la Ve République sonne aujourd’hui comme un impératif pour le Burkina Faso, afin de consolider les bases démocratiques du pays.
Le premier intervenant cité, a, dans sa communication, proposé en termes de défis à relever dans la nouvelle constitution, le respect des droits fondamentaux des citoyens, la séparation des pouvoirs, le système multipartite, la justice, l’intégrité du territoire national, la confirmation des aspirations profondes du peuple, la limitation des mandats présidentiels, l’alternance, le contrôle citoyen, la sécurité de la chose publique, la révision de l’immunité constitutionnelle, la saisie du juge constitutionnel par les citoyens, le contrôle des mutations constitutionnels.
Au titre des perspectives, il propose à l’instar du Benin, « un mandat unique », qui est, selon lui, « la mesure appropriée au contexte africain ».
Dans la communication d’Asseghna Somda, ancien député du Conseil national de la transition (CNT), a lui, rappelé que l’idée de la révision constitutionnelle n’a pas germé avec les nouvelles autorités mais elle a été engagée depuis 2015 par la commission de réconciliation nationale et le CNT, qui en fin de mandat avait entrepris une révision au minima de la Constitution qu’il sied de préserver. Il s’agit, entre autres, a-t-il dit du double verrouillage de l’article 37, de la suppression du Sénat et de la loi d’amnistie.
De son avis également, s’il existe un point sur lequel la nouvelle constitution doit s’appesantir afin de consolider la démocratie, c’est la question du multipartisme. « Le pays compte à ce jour environ 200 formations politiques dont une bonne majorité ne peut mobiliser une dizaine de citoyens », a-t-il indiqué non sans ajouter que la plupart d’entre elles n’existe que pour bénéficier des subventions qui leur sont souvent accordées.
Du reste, selon le conférencier, il faut surtout travailler « à mettre en place une constitution qui arrive à traverser les générations ». Elle doit, en l’occurrence, être le reflet des aspirations profondes du peuple et non « un cahier de brouillon de certaines personnes qui puissent le raturer au gré de leurs humeurs », a-t-il fait savoir.
Mamady Zango
Burkina24
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