Burkina: Le gouvernement veut « accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale »
« Recentrer le PNDES » pour « accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale », c’est la nouvelle direction prise par l’exécutif burkinabè. Pour la mobilisation autour de la cause, le gouvernement a invité à Ouagadougou ses partenaires et des investisseurs privés pour les entretenir sur l’état de la mise en œuvre du Programme national pour le développement économique et social (PNDES) afin de partager avec eux les avantages qu’ils ont à investir dans le pays.
Une conférence internationale axée autour de la mise en œuvre du PNDES, c’est la formule trouvée par le gouvernement pour convaincre les partenaires et investisseurs à choisir la destination Burkina Faso. Pour y parvenir, le Premier ministre et sa ministre de l’économie qui ont en face d’eux des participants dont « la plupart » étaient de la rencontre de Paris en décembre 2016 ont procédé à une « reddition des comptes » en exposant les résultats chiffrés auxquels ils sont parvenus une année et demi plus tard.
« Pour ce qui est de la mise en œuvre, les résultats d’étape sont très encourageants. Malgré un contexte national difficile – marqué par l’insécurité, les attaques terroristes et l’agitation sociale – nous sommes parvenus à replacer l’économie burkinabè sur un sentier de croissance forte », s’enthousiasme Paul Kaba Thieba.
Le Taux de croissance du PIB passé de 4% en 2014 et 2015 pour atteindre 6,7% en 2017 représente un indicateur clé pour le chef du gouvernement pour qui cette évolution résulte de la « crédibilité » de la politique gouvernementale de même que la « la confiance » que son équipe a su cultiver auprès des partenaires.
Du potentiel
« Le Burkina Faso regorge de nombreuses potentialités dans le domaine agro-sylvo-pastoral qui attendent d’être valorisées en vue de contribuer au développement économique et social », vante Paul Kaba Thiéba. Le secteur agro-sylvo-pastoral occupe 86% de la population totale et fournit environ 45% des revenus des familles.
Cependant, relève la ministre de l’économie et des finances, Rosine Coulibaly, sa contribution à la création de la richesse nationale demeure « très faible », soit environ 27,8% en 2017 en raison du « niveau principalement bas de la transformation des produits bruts ». Il est temps dira Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori de « passer de l’urgence à la résilience » pour enfin amorcer la transformation structurelle de l’économie burkinabè.
Une exposition de produits issus de l’agriculture, de la foresterie, de l’élevage et de la transformation industrielle locale a lieu dans l’enceinte de la cour de la salle de conférences de Ouaga 2000 où se tient la conférence. « Je vous encourage à la visiter. Vous ne le regretterez pas ! », a invité la ministre de l’économie.
Pour la campagne de séduction, le gouvernement peut compter sur l’appui de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) représentée à la conférence par son vice-président Mamady Sanon. La présence de la Chambre témoigne selon lui de la « pleine et entière adhésion » du secteur privé au PNDES et témoigne également des « résultats forts louables » atteints au bout des deux années de mise en œuvre.
Il ne cache cependant pas son amertume. « Force est de constater une faible mise en œuvre des projets dans le domaine de la transformation », dira Mamady Sanon. Une situation qui interpelle selon lui sur la « responsabilité collective dans la mise en œuvre des projets structurants » car argumente-il, « la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie passe par l’industrialisation » qui invite à « mettre en place une politique vigoureuse » d’accompagnement des industries locales.
Des effets de « l’abnégation du peuple burkinabè »
Le thème « accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale » a requis l’assentiment des partenaires du pays selon Metsi Makhetha, représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) présidente de la Troïka et des partenaires techniques et financiers. « Nous ne pouvons que féliciter le choix de ce thème parmi d’autres » qui prend en compte la mise en œuvre du Programme d’urgence pour le sahel (PUS) et du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL) pour « pouvoir répondre à ces nouveaux chocs et que les conditions soient créées pour le vivre-ensemble ».
Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque Mondiale est venu de Washington pour participer à la conférence. Il a mis un point d’honneur à rappeler les récents accords signés entre l’institution et l’Etat burkinabè, dont « un financement sans précédent » de 300 millions de dollars approuvé par le conseil d’administration de la Banque mondiale le 26 juin dans le secteur de l’eau et de l’assainissement et l’approbation le 5 juillet dernier du nouveau cadre de partenariat avec le Burkina Faso sur la période 2018-2023 d’un montant indicatif de 2,3 milliards de dollars, soit environ 1 140 milliards de francs CFA, « presque deux fois le montant annoncé à Paris ».
La tribune de la conférence internationale de Ouagadougou a également servi pour le directeur des opérations pour « rassurer du soutien constant du groupe de la Banque mondiale aux efforts inlassables » que mène le gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie des populations plus vulnérables et la réduction de la pauvreté et ce dans un contexte sécuritaire difficile. Et le banquier de conclure : « L’optimisme, le courage et l’abnégation du peuple burkinabè véhicule l’optimisme au niveau des partenaires au développement. »
Oui Koueta
Burkina24
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