Agroalimentaire au Burkina Faso : Rencontre avec Simone Zoundi
A 79 ans, Simone Zoundi/Kafando fait partie des premières femmes à se lancer dans l’entreprenariat au Burkina Faso. Investir dans l’agroalimentaire a toujours été un rêve pour l’étudiante en gestion d’entreprise qu’elle était. Depuis 1991, elle est la promotrice de l’unité de production de la Société d’exploitation des produits alimentaires (SODEPAL), une société spécialisée dans la transformation des produits locaux en complément alimentaire.
Au Burkina Faso, l’industrie agroalimentaire n’est pas assez développée. Ce qui explique l’inondation du marché national par des produits alimentaires venant de tous les coins du monde. Simone Zoundi excelle dans le domaine de l’agroalimentaire. Elle est la promotrice de la Société d’exploitation des produits alimentaires (SODEPAL). Une société axée dans la transformation des produits locaux en complément alimentaire.
SODEPAL produit une gamme de biscuits à base de céréales locales…
Mme Zoundi née Kafando est diplômée des études commerciales supérieures et d’administration des entreprises (ESCAE) à Toulouse en 1968. A l’issue des stages dans des biscuiteries en Europe et en Afrique, l’idée lui est venue d’ouvrir une entreprise au Burkina Faso afin de contribuer à la promotion socio-économique des femmes. De retour au pays, la tâche n’a pas été facile. Après quelques contrats auprès des entreprises installées à Ouagadougou, toute chose qui lui a permis de renforcer son expérience dans le domaine de la gestion, elle opte de s’installer à son propre compte.
Convaincue que la transformation des produits locaux peut contribuer à la lutte contre la malnutrition, elle crée son unité industrielle à travers la société d’exploitation des produits alimentaires (SODEPAL) en 1991.
Son unité de production produit des farines infantiles enrichies en vitamines, la pâtisserie, la boulangerie et la biscuiterie. Ces productions, confectionnées à base de céréales locales, sont distribuées dans les pharmacies et les centres nutritionnels du pays.
SODEPAL produit une gamme de biscuits à base de céréales locales. Il s’agit, entre autres, des biscuits faits à base de mil, de maïs, de soja. Ainsi donc parmi ces nombreux produits phares, on retrouve Koko Baga, Vita casui, Vita Soja, Maïs, Vitaline, bonbon Toedo, biscuits enrichis au Moringa, du Gonré rapide, du Béssé.
Valoriser les produits locaux
En 1991, Simone Zoundi met en place la Fédération nationale des industries de l’alimentation et de la transformation du Burkina Faso (FIAB) qui réunit des professionnels de l’agroalimentaire. De nos jours, la fédération compte plus de 150 entreprises individuelles et des associations. Pour relever les défis de commercialisation, les professionnels du secteur de l’agroalimentaire réunis au sein de la FIAB, décident d’unir leurs forces à travers l’organisation de Journées agroalimentaires (JAAL) en 2010.
« Avec ce que nous avons comme matières premières, on a la possibilité d’aller plus loin avec plusieurs idées. La fédération c’est pour permettre à tous ceux qui peuvent créer de se mettre ensemble pour valoriser nos produits locaux. Au lieu de toujours réceptionner des produits qui viennent d’ailleurs et on ne sait pas quels sont les conservateurs qui sont dedans et qui ne sont pas toujours en faveur de la bonne santé publique. La valorisation de nos ressources locales, ce sont des produits nationaux saints et qui se consomment rapidement. Cela permet d’avoir un grand avantage sur la santé de la population », relate Simone Zoundi.
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Aujourd’hui SODEPAL emploie plus d’une centaine d’employés à majorité constitués de femmes. « C’est une contribution au bien-être de la population en créant des emplois et de la richesse. Egalement, de lutter contre la malnutrition qui est aujourd’hui un fléau et qui pèse lourdement sur les économies et sur la santé des enfants et le travail des jeunes », indique-t-elle.
« Il faut un encadrement nécessaire afin de développer le professionnalisme des acteurs »
Selon elle, l’agroalimentaire est vitale. Elle révèle que le Burkina Faso regorge d’énormes potentialités pour assurer la sécurité alimentaire. Elle nourrit l’espoir de contribuer à la formation de la jeunesse.
« Nous avons fait découvrir les avantages de l’agroalimentaire. Il suffit maintenant de permettre à tout le monde de pouvoir contribuer à un meilleur développement de ce secteur. La chaîne des valeurs est une nécessité aujourd’hui. Mais pour que cette chaîne de valeurs assure au mieux les résultats que nous souhaitons, il faut un encadrement nécessaire afin de développer le professionnalisme des acteurs », souligne-t-elle.
Elle suggère la création d’un centre multiservices pour encadrer toute personne qui inspire travailler dans l’agroalimentaire.
Jules César KABORE
Burkina 24
Un bref parcours de Simone Zoundi/Kafando
1968 : diplômée des études commerciales supérieures et d’administration des entreprises à Toulouse.
1968-1970 : elle a été chef comptable adjointe dans la société multinationale Transafricaine en. De 1970-1972 : elle a occupé le poste de directrice générale adjointe de la société nationale du cinéma (SONAVOCI).
1972-1974 : elle a été directrice générale adjointe de la société voltaïque de boulangeries réunies (SOVOBOR).
1980 : elle crée la société industrielle de Biscuits et Bonbon(SIBB)
2009 : présidente de l’association des journées agro-alimentaire (AJAAL)
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