Lutte syndicale : « Nous allons faire une remontada qu’ils ne vont jamais oublier » (Mohamed Savadogo)
La coordination des syndicats du Ministère en charge de l’Economie et des finances (CS-MEF) s’est prononcée sur la situation de la nation. Mohamed Savadogo et ses camarades sont également revenus sur la situation qui prévaut au sein du ministère au cours d’une rencontre qui a réuni plus de 160 délégués syndicaux ce vendredi 5 juin 2020 à Ouagadougou.
« Le ministre Lassané Kaboré glisse dangereusement sur le terrain répressif », a déclaré Mohamed Savadogo, président du mois de la CS-MEF sur la situation que traverse le ministère des finances. Selon ses propos, le gouvernement a politisé l’affaire relative à l’incident survenu à la DCI / Ouaga 1. Et pour justifier ses propos, la coalition estime que des actes plus répressibles ont été commis mais des sanctions n’ont pas été portées.
La seule raison de la sanction des agents est toujours selon Mohamed Savadogo est de « casser la lutte syndicale ». Cependant, il assure que rien n’affectera la participation de la CS-MEF à la lutte pour la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs. Et ce malgré pour les actes de repression posés par le gouvernement. A titre illustratif, il a cité entre autres la suspension et les coupures préventives des salaires, les affectations arbitraires et la révocation de trois agents.
« Il n’y a pas plus politisé que le ministère des finances. Nous n’allons pas nous laisser faire maintenant. Les marchés ont été ouverts, les lieux de culte ont ouvert. Nous aussi on va recommencer la lutte. C’est comme ça. C’est comme dans un match de football. On a commencé le match où c’était serré et soudain, le coronavirus est venu s’interposer. Le gouvernement a profité pour marquer deux buts de hors-jeu. Mais ils n’ont qu’à se préparer parce que le retour sera très important. Nous allons faire une remontada qu’ils ne vont jamais oublier »
Mohamed Savadogo
Sur la révocation des trois agents, la CS-MEF a déclaré que c’est une « sanction politique et injuste ». Mohamed Savadogo et ses camarades indiquent que la coalition a entrepris des démarches qui ont abouti à une réconciliation entre les deux travailleuses. Les syndicalistes ont aussi ajouté que l’agent qui a été victimisé a accepté les excuses et rien n’obligeait le gouvernement à imposer des sanctions.
La rencontre des délégués syndicaux a permis également à la coalition de prendre des dispositions pour l’avenir de la lutte syndicale. Il s’agit, entre autres, de renforcer le travail de mobilisation des travailleurs, rester solidaires et constamment engagés et poursuivre le travail d’élargissement de la base. Aussi, Mohamed Savadogo et ses camarades entendent lancer une souscription pour soutenir les camarades révoqués et faire face aux frais de la procédure judiciaire.
Ils disent soutenir la direction de la CS-MEF afin de lancer un mot d’ordre d’avertissement pour exiger l’annulation de la décision de révocation des agents ainsi que l’arrêt des autres mesures répressives. Pour la suite de l’affaire des révocations, la coalition dit explorer les voix judiciaires pour lever cette sanction. Cependant elle dit ne pas « encourager la délinquance ».
Revenant sur la situation sécuritaire, Mohamed Savadogo, et ses camarades ont relevé une « insouciance de la classe politique », majorité comme opposition. Ils ont peint un tableau noir de la situation sécuritaire au Burkina. « Les populations sont laissées à elles-mêmes», a déclaré le président du mois de la coalition. Selon ses dires, cette situation est la résultante d’une « gouvernance basée sur le mensonge d’État, le laxisme et le pilage organisé ».
Basile SAMA
Burkina 24
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