Cyber escroquerie au Burkina Faso : Trois élèves et un étudiant mis aux arrêts
Quelques mois après sa mise en place, la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité présente sa première prise. Elle vient, en effet, de démanteler un réseau de quatre présumés cyber-escrocs composés de trois élèves et d’un étudiant.
La Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), créée en janvier 2020 et opérationnelle depuis mai 2020, vient de mettre un terme aux activités d’un réseau de présumés cyber-escrocs, tous domiciliés à Saaba à Ouagadougou.
A la suite d’une dizaine de plaintes portées par des victimes, la Brigade, dans ses missions de lutte contre les infractions en matière informatique et au moyen des TIC, a ouvert une enquête. Celle-ci a abouti à l’interpellation de quatre présumés cyber-escrocs spécialisés dans l’arnaque en ligne.
Faux profils et fausses pages sur Facebook…
Le réseau est composé de N.C né en 2000 et élève en classe de Terminale D ; G.A né en 1999 et étudiant en première année Transport Logistique ; B.A.S, élève né en 2003 ; et Z.S également élève né en 2000. Les trois jeunes seront présentés devant le Parquet pour la suite judiciaire.
« Dans le contexte de la pandémie du Covid-19, où la population est amenée à réduire les déplacements et à favoriser les transactions en ligne, ce réseau s’est formé en 2020 à Ouagadougou. Ses membres faisaient des publications sur la vente d’articles à des prix imbattables sur le marché via Facebook. Ils se faisaient passer pour des tenanciers de boutique de vente d’articles dans les différentes grandes villes du Burkina Faso », a révélé le Commissaire de Police, Bantida Samire Yoni, Commandant de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité.
Le réseau présenté à la presse ce vendredi 18 septembre 2020, selon le Commissaire de Police, collectait des photos d’articles de certains commerces ou des photos de personnes ayant un profil Facebook pour la création de faux profils et de fausses pages sur le réseau social.
« Les victimes ne rentraient jamais en possession de leurs articles »
« Les victimes envoyaient de l’argent via un numéro de téléphone affilié au système de transfert d’argent des opérateurs de téléphonies mobiles. L’envoi d’argent est généralement suivi de l’envoi d’une photo de la CNIB des victimes. Ces comptes de transfert étaient ouverts grâce aux CNIB égarées ou envoyées par des victimes », a-t-il expliqué.
A écouter le Commandant de la Brigade, les membres du réseau mis aux arrêts promettaient aux victimes l’envoi des articles qu’elles ont achetés via les compagnies de transport. « Malheureusement, les victimes ne rentraient jamais en possession de leurs articles après avoir rempli toutes les conditions », a confié le Commissaire de Police, Bantida Samire Yoni.
La Brigade a donc voulu voir clair dans cette affaire. Les investigations menées par la Division des enquêtes sur ces activités ont permis de découvrir notamment l’utilisation des CNIB envoyées par les victimes pour s’acquérir des cartes SIM et créer des comptes Facebook, des comptes de transferts d’argent. Sept « faux » comptes Facebook, huit « fausses » pages Facebook dont Faso Chaise, Service en vrac, Faso Business Market, EZOMAF Service et Multicom.bf ont été découverts.
« L’enquête n’a pas été facile… Le préjudice s’élève à plus de 10 millions de F CFA »
Les quatre mois d’enquête ont permis de saisir une moto de marque Winner, des CNIB, des cartes SIM, des reçus d’achat de cartes SIM, des clés USB, des cartes VISA, un ordinateur portable, neuf téléphones dont des iPhones, Samsung, iTel, LG et Tecno.
« L’enquête n’a pas été facile. Le préjudice, à l’heure actuelle, s’élève à plus de 10 millions de F CFA. Il faut noter que cela constitue un frein à l’expansion et l’acceptation du e-commerce au Burkina Faso. Le e-commerce est bien. Mais il ne faut effectuer le paiement qu’à la réception de la marchandise », a conseillé le Chef de la Division des enquêtes, le Commissaire de Police, Akim B. Nignan.
Il a salué la collaboration de la population et invité toute personne à dénoncer les cas suspects en appelant au 71075937, ou écrire à l’adresse [email protected] ou encore en contactant la page Facebook de la Brigade.
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