Diatribes à l’endroit du Président du Faso : Vincent Hervouët imbu de l’esprit néocolonial !
Ceci est une tribune d’un écrivain sur la situation nationale au Burkina Faso.
Suite à la sanglante attaque terroriste survenue à l’aube du 5 juin 2021 dans la commune de Solhan avec l’hécatombe (plus de 100 morts) qui s’est ensuivie, c’est la volée de bois vert qui s’est abattue sur le gouvernement burkinabè relativement à sa gestion de la question terroriste sur le territoire national.
C’est dans ce contexte qu’analysant le sujet, le journaliste français Vincent Hervouët de Europe1, dans sa diarrhée verbale, s’est permis de traiter le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, de président « ivrogne ». Pour une gauloiserie nauséeuse et scabreuse digne d’un arrière-arrière-fils de Bonaparte à l’endroit d’une personne dépositaire de l’autorité publique, c’en est une. C’est à croire que le Français est imbu de l’esprit néocolonial et paternaliste qui a prévalu dans la conduite de ses ancêtres les Gaulois à l’égard des Africains à l’époque précoloniale et celle coloniale.
Il y a manifestement de la mauvaise foi dans cette sortie du journaliste français qui veut que l’opinion burkinabè s’accommode d’un traitement ordurier à l’égard de la première personnalité de notre pays alors que le même traitement ad nauseam à l’égard du président français suscite dans l’Hexagone réprobation, condamnation, bronca et levée de boucliers du zénith au bataclan en passant par la tour Eiffel. Sur cette question, la mémoire de la jeunesse africaine est encore fraîche et on se rappelle la levée de boucliers à l’Assemblée nationale française, en novembre 1986, lorsque le président François Mitterrand a été sermonné à Ouagadougou par le président capitaine Thomas Sankara. «Nous n’avons pas compris comment des bandits, comme Jonas Savimbi, des tueurs comme Pieter Botha, ont eu le droit de parcourir la France si belle et si propre. Ils l’ont tachée de leurs mains et de leurs pieds couverts de sang. Et tous ceux qui leur ont permis de poser ces actes, en porteront l’entière responsabilité ici et ailleurs, aujourd’hui et toujours », avait affirmé Sankara. Il n’en a pas fallu plus pour que Paris s’enflamme à l’époque, telle une grenouille échaudée.
Plus récemment encore, quand le président français Macron a reçu sa gifle superbement matinale, l’opinion française notamment la classe politique est sortie de ses gongs pour dénoncer en chœur un outrage à l’endroit de « personne dépositaire de l’autorité publique ». Alors, comment peut-on autant faire montre de façon flagrante d’une politique de deux poids deux mesures en réservant un traitement différentiel aux hommes d’Etat de deux pays ?
A condition que l’on veuille nous faire comprendre que le chef de l’Etat d’un pays colonisé par la France ne mérite pas les mêmes égards que celui de la métropole. Et c’est ce que la logomachie ou la logorrhée condescendante et inconvenante de Vincent Hervouët achève de nous convaincre. Il n’y a pas à se leurrer. Les moisissures et vomissures du journaliste Hervouët ne sont que les reliques de l’aventure coloniale de ses aïeux en Afrique ; le petit coq gaulois restant toujours imbu de ce sentiment de supériorité aux Noirs qui habita jadis ses ancêtres.
On ne s’attaque pas aux institutions de la république au Burkina Faso
Vincent Hervouët, analphabète invétéré des valeurs africaines, doit encore reprendre le chemin de l’école en allant à la bonne école notamment celle africaine pour connaître les valeurs qui régissent la vie dans les sociétés africaines. Car, ici en Afrique, nous avons nos mécanismes endogènes pour interpeller le chef sans lui faire perdre la face. Ainsi, on ne méprise ni n’insulte jamais le chef et les populations africaines ont fait siennes cette vertu à l’opposé de la France où il est permis de venir à l’idée d’un citoyen qu’on peut gifler le président de la république. Nous ne sommes pas encore arrivés à cette déchéance morale même si nous sommes tous embarqués dans le bateau commun de la mondialisation. Nous savons y entrer avec des garde-fous sans perdre notre âme, notre identité.
Aujourd’hui, Vincent Hervouët, un compatriote de l’ex-président français Nicolas Sarkozy qui a contribué à la déstabilisation de la Lybie avec son corollaire d’exportation du péril djihadiste dans le Sahel, est mal placé pour nous enseigner dans son pseudo éditorial qu’au Burkina Faso, « l’Etat n’existe pas » et que « le gouvernement n’est rien ». Quel nihilisme ! Le bon sens aurait voulu qu’en tant qu’artisan de ce bordel lybien qui s’est métastasé jusqu’au Burkina, l’on s’excusât pour n’avoir pas assuré le service après-vente qui a occasionné cette inexistence de l’Etat burkinabè si tel était réellement le cas. Et que l’on cadenassât sa bouche pour avoir contribué à instaurer cette chienlit dans le Sahel.
Mais que nenni ! A l’instar des propos injurieux à l’encontre du président du Faso, c’est là une attaque des institutions de la république. Vincent Hervouët qui danse sur un volcan, doit savoir que tout comme en France, on ne s’attaque pas aux institutions de la république au Burkina Faso. On ne badine pas avec cette question au pays des hommes intègres et l’opinion nationale burkinabè doit savoir que de telle félonie et attaque à nos institutions doivent susciter une réprobation nationale et un sursaut d’orgueil national pour la sauvegarde de notre dignité. Halte à l’infantilisation des Africains et à la survivance de l’esprit néocolonial !
Cbs l’iconoclaste
L’écrivain chroniqueur
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