Message du président du Faso à la Nation : Un diagnostic de la situation à saluer !
Ceci est une contribution d’un citoyen sur le discours du Président du Faso portant sur la situation nationale.
Au regard de la gravité de la situation sécuritaire que traverse le pays, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est adressé hier 27 juin à la Nation.
Après avoir fait cas de l’actualité de la situation, exprimé les hommages de la Nation aux familles des victimes et salué l’héroïsme des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le président du Faso a lancé un appel à l’unité et passé en revue les grands axes des futures actions qui seront menées pour contrer l’hydre terroriste dans le pays.
Ce que je retiens le plus parmi ces actions, c’est le rétablissement de la confiance entre le peuple et les autorités. « J’ai décidé, en ma qualité de chef suprême des Armées, de prendre toutes les mesures idoines qu’exige la circonstance pour rétablir la confiance avec notre peuple, dans le secteur de la sécurité », a martelé le président du Faso.
Cet engagement du président du Faso qui rejoint une suggestion que j’ai déjà faite dans le même sens dans ma récente publication, montre bien que le président du Faso a fait un bon diagnostic d’une des problématiques du moment liée à la question terroriste. En effet, c’est une lapalissade de dire que de plus en plus, on constate un effritement de la confiance entre le peuple et les autorités. Tenez !
Suite à la prouesse des armées burkinabè et nigériennes qui ont tué une centaine de terroristes dans les zones frontalières au Burkina et au Niger, d’aucuns ne sont pas passés par quatre chemins pour exprimer leur scepticisme face au bilan communiqué.
La scène chaotique qui s’est produite lors de l’enterrement des 11 policiers à Kaya en présence du ministre de la Sécurité, Ousseini Compaoré, achève de convaincre de cet effilochement du capital confiance dont jouissaient naguère les autorités. Enfin, pas plus tard qu’hier, ayant appris au cours de la journée que le président du Faso s’adressera à la Nation à 20h, une bonne partie de l’opinion soutenait ne rien attendre de bon de ce discours.
A cela s’ajoutent les récentes marches des populations à Titao et à Kaya pour exprimer leur ras-le-bol. Ce diagnostic permet de savoir qu’il faut nécessairement reconquérir le cœur du peuple et qu’il y a péril en la demeure.
C’est pourquoi je salue la clairvoyance du président du Faso dont la « nyctalopie d’un hibou » a permis de déceler ce véritable chantier où il faut impérieusement agir, d’autant plus que des investissements sincères faits dans ce seul chantier permettent de régler tout le problème du terrorisme au Burkina. Ce, dans la mesure où la restauration de la confiance du peuple passe inévitablement par la prise de mesures fortes.
Le président du Faso sait rectifier le tir
Après avoir fait ce diagnostic, le président a proposé sa thérapie avec des produits prophylactiques qui siéent pour conjurer la douleur dont se tord le peuple. « Consolider l’efficacité du commandement, maintenir le niveau de prise en charge des personnes déplacées internes pour qu’elles puissent vivre dignement en attendant leur retour dans les zones d’origine, adapter notre stratégie aux nouvelles réalités du terrain en revoyant la doctrine d’emploi des VDP, améliorer la rapidité des interventions pour les opérations aériennes et terrestres menées par nos troupes », voilà la batterie des grandes lignes annoncées par le président du Faso qui encadreront les actions à venir.
Maintenant que les orientations des actions futures sont connues, il reste à espérer que les mesures qui sortiront bientôt de la besace présidentielle soient loin d’être des mesurettes. On croise seulement les doigts pour en avoir le cœur net.
Ce qui est intéressant chez le président du Faso, c’est qu’il montre à chacune de ses sorties ou actions, qu’il tire des leçons en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire. Après l’attaque de Solhan, il crée par décret des forces spéciales pour faire comprendre à l’opinion que l’existence de celles-ci aurait pu nous éviter ou amoindrir la gravité du drame. Dans son message d’hier à la Nation, en s’engageant à « améliorer la rapidité des interventions pour les opérations aériennes et terrestres de nos troupes », le président montre là encore humblement qu’il sait se remettre en cause et rectifier le tir là où il le faut, d’autant plus que c’est ladite rapidité des interventions qui a manqué cruellement dans l’attaque de Solhan.
Alors, on est en droit d’imaginer que dans les futures actions du président du Faso figurera la dotation des FDS d’équipements de dernière génération rendant possibles de telles interventions à tout moment et en tout lieu. Bref, on se pourlèche les babines.
Pour finir, quant à ceux qui se disent déçus du message du président du Faso dont ils attendaient qu’il démette des membres du gouvernement ou prononce la dissolution de celui-ci, il va falloir encore patienter. En n’allant pas dans ce sens, le président enseigne à tous qu’on ne prend pas de grandes mesures sous l’effet de la colère qui est mauvaise conseillère. Et qu’on ne saurait laisser l’émotion guider la direction de la Nation.
Le président sait ce dont la Nation a besoin, a son agenda à lui et son timing convenable pour agir dans l’intérêt de tous. En attendant, place aux actions qui rendront opérationnelles les bonnes intentions formulées dans le discours d’hier… Et là, le président doit savoir que le temps n’est pas son allié.
Cbs l’iconoclaste
L’écrivain chroniqueur
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