Gouvernement de combat : Au front maintenant !
103 voix « pour », 24 « abstentions ». Sans surprise, la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre, Lassina Zerbo, est passée comme une lettre à la poste devant la représentation nationale. Un vote qui vaut investiture pour celui qui avait été nommé à la tête du gouvernement le 10 décembre 2021.
Il ne faisait pas l’ombre d’un doute que Lassina Zerbo allait avoir l’onction de l’Assemblée nationale où le MPP et ses alliés règnent en maîtres. Il fait même mieux que son prédécesseur, Christophe Dabiré, qui lors de son dernier passage à hémicycle en février 2021 avait eu la confiance, certes de 105 élus nationaux, mais 21 autres avaient voté « contre ».
La Déclaration de politique générale (DPG) est un impératif républicain fixé par l’article 63 de la Constitution burkinabè. Le nouveau chef du gouvernement a juste sacrifié à la tradition. Durant une quarantaine de minutes, l’ancien secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) a décliné les grandes orientations de son gouvernement.
Le quitus des élus nationaux n’est pas un blanc-seing
Il s’est fixé quatre chantiers majeurs qui n’ont rien d’étonnants au regard de la situation actuelle : le retour de la paix, de la sécurité et la consolidation de la résilience, le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine, la réconciliation nationale, la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.
Dans les détails, Lassina Zerbo a annoncé de grands changements, dans les secteurs notamment de la Défense et de l’humanitaire, à l’effet d’obtenir les résultats susmentionnés. L’on scrutera particulièrement les propositions qui seront faites par le ministre des Finances sur les mécanismes de contribution des Burkinabè pour répondre à l’appel du Chef de l’Etat sur la mobilisation de l’effort de guerre.
Après son grand oral et les réponses apportées aux députés, l’on peut dire que le Premier ministre démarre sa mission avec un capital de sympathie. Mais ce quitus des élus nationaux n’est pas un blanc-seing car c’est maintenant que le plus dur commence pour le géophysicien de Koulouba. Il faudrait peut-être d’ailleurs qu’il ait également des dons de magicien parce que les attentes des Burkinabè sont énormes et les défis immenses.
C’est l’arrivée qui compte
L’analyse de la situation étant faite, place désormais au déploiement de solutions concrètes pour résoudre chaque problème. C’est dans l’action qu’on saura si l’équipe de combat qu’il forme avec les 25 ministres va réussir ou pas sa mission. En tout cas, les représentants du peuple leur ont donné les armes nécessaires. Il ne leur reste plus qu’à monter au front.
Heureux hasard du calendrier, la DPG intervient après l’annonce quelques heures plus tôt du retour de l’Opposition dans les instances de dialogue avec le Pouvoir.
Voilà donc le PM conforté dans son appel au rassemblement. Il peut désormais se prévaloir d’une relative unité de la classe politique. Le temps que le locataire du Palais de Koulouba aurait pu consacrer à régler les querelles politiciennes, c’est du temps désormais libéré pour régler les priorités du moment.
Lui qui a passé Noël avec les déplacés internes et le réveillon de la Saint-Sylvestre au chevet des militaires et VDP blessés de guerre, commence décidément son action sous de bons auspices. Mais comme qui dirait, « c’est l’arrivée qui compte » !
La Rédaction
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