« Koglweefo », un antivol moto connecté !
Perdre sa moto et pouvoir la retrouver ; pouvoir arrêter le moteur de son engin à distance, être informé en temps réel sur toute tentative d’effraction sur son engin, maitriser l’itinéraire de parcours tout en gardant un œil sur son parc automobile… Koglweefo a été initié pour cela. C’est un antivol moto connecté qui vise à rendre quasi impossible tout vol d’engin. Projet d’un Burkinabè qui cherche et trouve !
« Des présumés voleurs d’engins dans les mailles de la Police », c’est un refrain connu de tous les Burkinabè. Le vol d’engin notamment dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, ainsi que d’autres grandes villes du Burkina Faso est monnaie courante. Des lieux d’affluence subissent à la perfection ce mal. Bien que les services de sécurité soient engagés à lutter contre le phénomène, le mal persiste, pire, se multiplie de jour en jour.
La bataille des services de sécurité semble venir a posteriori. Or, la prévention s’impose pour mieux juguler le fléau. Ce torride constat a impulsé l’initiative d’un groupe de jeunes agissant dans l’électronique automatique. Ainsi est née la solution « Koglweefo« , un antivol moto connecté. Son objectif est de rendre quasi impossible tout vol d’engin.
Koglweefo est l’une des solutions innovantes parmi tant d’autres développées par l’agence Innovate Hub sous le leadership de Serge Auguste Zaongo, Ingénieur en Électronique et automatisme Industriel avec pour spécialité l’intégration des solutions électroniques dans les projets durables.
Il est le promoteur de Innovate Hub, un espace de recherche et de développement constitué par un groupement de jeunes et qui permet de développer des initiatives électroniques qui s’intègrent dans des solutions liées à l’agriculture, à l’élevage, à la sécurité, à l’environnement et au climat.
« Le contexte burkinabè est caractérisé par l’accroissement démographique et la conséquence directe, c’est l’augmentation des véhicules à deux roues, à trois roues et à quatre roues. Ajouter à cela, on a une insécurité grandissante qui se caractérise principalement par des actions de vols, de braquages et détournements de véhicules le plus souvent.
Une victime de vol n’a de solution que d’aller faire une déclaration aux autorités compétentes et espérer que l’on puisse retrouver son engin. Mais Koglweefo donne désormais la possibilité à l’utilisateur de contrôler son engin avec la possibilité d’agir et d’éviter que le vol ne puisse se produire », justifie Serge Auguste Zaongo.
Démonstration pratique de l’antivol Koglweefo dans l’élément vidéo ⇓
Trois fonctionnalités majeures ont été affectées à la solution. D’ailleurs, le produit a été adapté à l’utilisateur africain, à l’utilisateur burkinabè à travers la diversification des options et la simplification des fonctionnalités.
La première fonctionnalité permet à l’utilisateur de secouer son téléphone et de connaître avec précision la position de son engin. La deuxième des fonctionnalités utilise la reconnaissance vocale.
La position peut être partagée soit à la police pour aider à récupérer l’engin
« L’utilisateur peut dire par exemple j’ai perdu ma moto, ou alors couper le moteur et à partir de là une requête peut être envoyée au niveau de Koglweefo qui est installée et en ce moment le moteur pourrait être arrêté », a fait savoir Serge Auguste Zaongo.
La troisième fonctionnalité garantit la traçabilité et la localisation de l’engin. « La position peut être partagée soit à la police pour aider à récupérer l’engin. Mais aussi, pouvoir partager sa trajectoire pendant 24 heures ou pendant 48 heures avec un proche de sorte à ce qu’on puisse le suivre après l’accès désactivé.
Avec cette fonctionnalité, le propriétaire a la possibilité d’avoir un itinéraire de parcours durant les trois derniers mois. Il peut savoir avec précision à quel endroit, où est-ce qu’il était, à quelle date et à quelle heure », nous renseigne l’Ingénieur.
Le premier kit Koglweefo a été mis sur le marché en 2017. Le produit a été donc travaillé au fur et à mesure avec l’expérience capitalisée mais également avec le concours des partenaires. « Chemin faisant, nous avons eu à travailler en collaboration avec des entreprises de la Chine de sorte à pouvoir rendre le module assez petit, assez exploitable et difficile à détecter au niveau de l’engin parce qu’il se retrouve dans l’environnement des différentes composantes où l’on pourra retrouver dans une moto », souligne Serge Auguste Zaongo.
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C’est une fierté de donner la quiétude aux utilisateurs qui font des retours positifs aux promoteurs. Avec la solution intégrée, il est difficile voire impossible de démarrer l’engin même en disposant des clés de l’utilisateur, selon le promoteur de l’appli.
La solution a été adoptée par des entreprises de transport, des structures de tourisme, des entreprises de livraison de colis, des sociétés de vente, d’agrégats, de sable, d’hydrocarbures, de taxis, disposant d’un certain nombre de flottes de véhicules.
L’acquisition du kit basique de Koglweefo se fait à travers une inscription sur le site web koglweefo.net au prix de 35.000f CFA. Il donne droit à une utilisation gratuite pendant six mois de la fonctionnalité de suivi en temps réel.
Cependant, les autres fonctionnalités sont utilisables à souhait sans une limitation de licence ni de délai. « Une fois le kit installé, la personne peut à travers l’application mobile toujours manager sa moto comme il le souhaite ».
A travers les SMS, on peut toujours connaître la position
Pour plus de pragmatisme, la conception de l’application a pris en compte les aléas de connexion au Burkina Faso. « Nous avons le GSM qui est le canal de communication à travers des sms. Lorsque l’engin se retrouve dans une zone où la couverture internet ne se trouve pas, à travers les SMS on peut toujours connaître la position. Il peut toujours agir sur l’engin, il peut toujours retracer l’engin.
Dès que la personne se retrouve dans une couverture de connexion internet, il peut toujours avoir les différentes positions en temps réel suivant le déplacement de l’engin », explique-t-il.
Le promoteur de la solution entend rentrer en contact avec les autorités en charge de la sécurité. « Pour qu’on puisse avoir une autorisation pour chaque personne qui vient s’identifier, que la personne donne son accord ou pas lorsqu’il y a un cas de vol, de sorte à ce que la police ait la possibilité d’assurer la relève pour la recherche. Aussi l’ONASER qui pourrait être un partenaire privilégié car un pan de leurs activités pourrait être lié à ce dispositif », a émis Serge Auguste Zaongo.
La cible principale de Koglweefo, c’est les engins à deux roues. Mais aujourd’hui Koglweefo va au-delà des engins à deux roues parce que la flotte par exemple des véhicules de transport de minerai, ce sont des véhicules, des camions et des camions intègrent kogolweefo.
« On a un carton GPS, on a un accéléromètre qui nous permet de connaître la vitesse et le déplacement ainsi que la position en temps réel. Et la carte SIM connectée à internet ou à travers les SMS communique directement avec notre base de données. Ce qui nous permet d’avoir en temps réel les différentes positions.
Intégré au niveau de l’engin, il permet (là c’est généralement une option) d’isoler le moteur, pour ce qui concerne les véhicules on peut couper, l’arrêter, pour éviter que le véhicule puisse continuer à avancer. Mais ce sont des opérations qui peuvent être déconnectées pour uniquement garder la fonction de suivi ».
Démonstration de la fonction de suivi dans l’élément vidéo ⇓
Si la conception du dispositif se faisait sur place, la disponibilité d’un certain composant contribue à hausser le et les coûts du kit. « Donc le partenaire chinois réalise le schéma, la disposition des composants, on fait l’impression au niveau de la Chine pour permettre d’imprimer une grande quantité de traceurs. Une fois que ces traceurs arrivent ici, nous transférons maintenant le programme. Donc il y a des modifications nous avons la possibilité d’intégrer ».
« Koglweefo, c’est sécurisant et rassurant »
Accompagné de son équipe, le jeune ingénieur est au four et au moulin afin de confirmer leur génie. L’électronicien s’occupe du montage, de la soudure et de la rédaction de code qui va permettre de faire piloter le kit. Le développeur va permettre de développer l’application mobile, aussi la plateforme web pour le suivi de la flotte au besoin.
En 2017, c’étaient les premiers prototypes, 2018 a vu sortir les kits totalement finis de Koglweefo, et l’ingénieur vise loin. « Mon souhait c’est d’aller vers les entreprises qui commercialisent les motos, pas directement aller avec les particuliers mais aller avec les structures qui commercialisent les motos et là kogolweefo va être intégré à l’engin avant la première mise en circulation.
Lorsque vous achetez votre engin automatiquement vous avez le dispositif qui est intégré et tout ce qui reste c’est l’activation afin que vous puissiez prendre en main le dispositif et l’utiliser », souhaite monsieur Zaongo. Un prototype adapté au milieu scolaire est en expérimentation, selon Serge Auguste Zaongo.
« Nous l’appelons le E-parking connecté lorsque l’engin d’un élève arrive au parking, on a juste un badge que l’on colle au niveau de l’engin. Tout mouvement au niveau de l’engin en dehors du propriétaire sera notifié au parqueur qui est sur place pour éviter que quelqu’un ne puisse voler ».
Kogolweefo a déjà été lauréat du concours Génie-TIC édition de 2018 catégorie sécurité, organisé par le Ministère en charge du développement numérique. C’est l’apport de ce prix (3 millions de FCFA) qui leur a permis de lancer une production grandeur nature de dispositifs.
Abdoul Rahmine Congo utilise l’antivol Koglweefo depuis mars 2022. A l’écouter, c’est l’assurance totale. « Koglweefo, c’est sécurisant et rassurant. J’ai eu des amis qui ont été victimes de vol, c’est alarmant donc en voyant cette solution, moi je n’ai pas hésité », indique-t-il.
Serge Auguste Zaongo, c’est un chercheur qui cherche et qui trouve !
La solution est à une étape de déploiement. Lauréat de Moov Africa, la filiale est un tremplin pour l’ascension de la startup. « L’apport de Moov va être un élément important déjà de par l’utilisation de carte SIM mais aussi de la facilitation dans l’intégration des forfaits d’utilisation des cartes SIM pour le traçage des engins ».
Au-delà du Burkina Faso, ensuite c’est les 11 filiales du compte Moov pour faciliter déjà la mobilité d’intégration. Les pays côtiers qui utilisent les motos comme taxis sont perçus comme de potentiels marchés.
Serge Auguste Zaongo, c’est un chercheur qui cherche et qui trouve. Le jeune ingénieur fait preuve de polyvalence. Ses solutions touchent également le domaine de l’élevage, de l’agriculture. Il est lauréat du prix RFI Challenge App2018 avec son projet « Saaga », entendez par-là pluie en langue locale mooré. Ce projet est un système d’optimisation de l’irrigation automatisée des plantations des territoires arides.
Découverte du système dans l’élément vidéo ⇓
L’objectif de cette trouvaille, c’est de permettre aux agriculteurs d’avoir une économie nette en eau, accroitre leur productivité et permettre de pratiquer l’agriculture hors sol dans les zones les plus arides.
« Quelqu’un qui décide de faire un grand forage et de distribuer de l’eau à plusieurs utilisateurs de la même zone moyennant une solution de facturation. L’agriculteur paye le badge et à chaque fois qu’il utilise le badge, il déclenche l’irrigation pour sa zone de culture et on sait exactement quelle quantité d’eau il a utilisée », informe monsieur Zaongo… Que d’innovations !
Akim KY
Burkina 24
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