Guerre au Mali : Sans images, sans faits !

Depuis le début de l’opération SERVAL, tous les journalistes sont interdits d’accès à la zone des combats. Ils ne  doivent pas aller au-delà de la localité de Ségou à une centaine de kilomètres du théâtre des combats.

 Les journalistes se contentent des dires et des témoignages des habitants et très rarement des militaires. La liberté de la presse tant criée par les Occidentaux est entrain d’être remise en cause par ces même Européens quand bien même c’est l’armée malienne qui se charge d’arrêter les journalistes et de les refouler.

Tous les correspondants et envoyés spéciaux notamment des médias français sont en « vacances » au Mali en attendant que les données changent.

Qu’est-ce que cette guerre pourrait bien cacher ?

Une guerre contre les images, les bilans et surtout contre les informations contradictoires sur le terrain, rien de plus frustrant pour un journaliste reporter de guerre.  On pourrait bien remettre sur la table du doute, toutes les informations qui sont livrées par les hiérarchies militaires.

 Mais à défaut de « l’information en temps réel », on ne peut que se contenter de ce qu’elles donnent comme information. C’est en quelque sorte du « du journalisme communicationnel », dur à prendre pour un journaliste reporter. Et surtout, qui empêche les organismes des droits de l’homme de savoir si les différents garde-fous contre la violation de la dignité humaine sont abattus ou pas.

Dans l’histoire des guerres, seule l’opération « Tempête du désert » de la deuxième guerre du Golf fut celle sans images ni faits. Mais à la longue, la communauté des médias a compris que toutes les armées engagées dans cette guerre ont essuyé de nombreuses pertes en vies humaines et dans une atrocité  incommensurable.

 L’histoire est-elle en train de se répéter ? Du reste, c’est grâce aux médias que ce qui se passait et qui a conduit à cette guerre a eu une envergure internationale. C’est illégal,  illégitime et même ingrat de vouloir mener une double guerre, contre les djihadistes et contre les journalistes.

Salifou OUEDRAOGO