Dr Tatiana Koussoubé : « Le comportement de l’homme dans le foyer polygame pose problème plus que la polygamie elle-même»

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Dr Tatiana Koussoubé/Balima (photo B24)
Dr Tatiana Koussoubé/Balima (photo B24)

Bobo-Dioulasso, à l’instar des autres villes du Burkina, a commémoré la Journée Internationale de la Femme le 8 mars dernier. Dans cette ville, des femmes se battent jour et nuit pour leurs familles et pour les autres. Nous avons choisi de rencontrer l’une d’elles, Mme Tatiana Koussoubé née Balima. Gynécologue-obstétricienne, Mme Koussoubé est connue pour son sens du dévouement au travail, sa combativité et le grand soutien qu’elle donne avec sacerdoce aux autres femmes.  Seule fille candidate et lauréate du baccalauréat série C en 1993, elle est aussi, entre autres, membre de l’Association Femmes Éducatrices et Développement (AFED ou FAWE) et membre fondateur du Réseau Mère Enfant des Hauts Bassin

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Burkina 24 (B24): Quelle valeur accordez-vous à la commémoration du 8 mars? 
 
Tatiana Koussoubé(T.K) : Le 8 mars est une journée de réflexion sur la condition de la femme dans le monde. C’est également une journée de plaidoyer pour l’amélioration du statut social des femmes.
B24 : A votre avis, quels sont les défis auxquels les femmes burkinabè doivent faire face?
T.K : Les défis de la femme sont nombreux, mais de façon résumée, c’est la lutte pour l’amélioration de son statut social et économique tout en gardant sa particularité de femme.
B24 : Vous êtes médecin-gynécologue. Qu’est-ce qui vous a poussée à l’origine à opter pour ce métier?
T.K: Cela a été un processus. Au cours de mes études de médecine générale, je me destinais surtout à la pédiatrie. Lorsque j’ai commencé à travailler en tant que médecin généraliste, j’ai été responsabilisée comme point focal pour la prévention de la transmission mère enfant du VIH et c’est là que j’ai plus ou moins été en contact avec le monde de la gynécologie. J’ai ensuite été formée en chirurgie essentielle et j’y ai appris à aimer cette spécialité qui est complète. Elle fait appel à la médecine, la chirurgie, l’imagerie médicale, l’obstétrique et même la pédiatrie car lorsqu’on suit une grossesse il s’agit de la femme et de son bébé. Et enfin elle procure plus de joie que de peine car la survenue d’une grossesse et la naissance d’un enfant sont toujours des évènements heureux.
B24 : Quelles sont les difficultés que vous avez dû braver pour réaliser votre rêve de devenir médecin?
T.K : Je n’ai pas eu de difficultés particulières. J’ai eu la chance d’avoir des parents intellectuels qui nous ont toujours encouragés et soutenu dans nos choix pour les études. Quel que soit le prix. Car j’ai étudié sans bourse alors que l’année où je passais le bac, j’étais la seule fille dans tout le pays à avoir obtenu un Bac C. Mes parents ont donc payé mes études à l’université et assuré mes frais de séjour à Ouaga. Je n’ai pas eu de difficultés particulières pendant mes études de médecine.
B24 : Il ya toujours  malheureusement des cas de nouvelles excisions au Burkina. Selon vous, que faut-il faire de plus pour enrayer cette pratique?
T.K : Éduquer les femmes, élever le niveau d’instruction des populations et  améliorer le statut social des femmes et leur statut économique.
B24 : La polygamie demeure un sujet de controverse au Burkina. Quelle est votre opinion sur le sujet?
T.K : La polygamie est légale au Burkina Faso. Le mariage est un contrat. Si les termes du contrat sont clairs au départ et que les deux parties sont consentantes, je ne vois pas de problème. Je pense que c’est le comportement de l’homme dans le foyer polygame qui pose problème plus que la polygamie elle-même. Il est difficile d’être juste et équitable lorsqu’on a plusieurs épouses, et c’est là que naissent les conflits.
B24 : Partagez-vous l’avis de ceux qui disent que les bobolaises sont moins présentes dans le monde de l’emploi et de l’entreprenariat?
T.K : Les bobolaises ne sont pas moins présentes qans le monde de l’emploi. La plupart  sont employées ailleurs qu’a Bobo. Les possibilités d’emploi à bobo sont limitées. Les grandes sociétés ont leurs sièges à Ouaga et les recrutements, même pour des postes à Bobo, se font à Ouaga. Pour ce qui concerne l’entreprenariat,  qu’il soit féminin ou masculin, il est moins développé à Bobo parce que l’activité économique de bobo à beaucoup régressé. Il y’a eu la fermeture de la plupart des industries, la crise ivoirienne, il n’ya pas de grandes institutions ni de grands services. Il n’ya donc ni d’emploi, ni de consommateurs. Il  ne peut pas y avoir de croissance dans ce cas. Ce n’est donc pas lié aux bobolaises mais plutôt à la pauvreté de la ville de Bobo.
Interview réalisée par Michel KONKOBO
Pour Burkina24.com
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