Mercure de la semaine : Du 23 avril au 3 mai, ne tombez pas malades !
Le mercure de cette semaine est d’un thermomètre médical. Il a réagi au bras de fer qui tend les muscles du gouvernement et du SYNTSHA (Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale) et est monté d’un cran.
Dialogue de têtus ?
Un travailleur de la santé licencié en Conseil des ministres, un syndicat qui sursaute d’indignation et voilà les Burkinabè privés de soins de santé pendant quatre jours. Dans le feu de la grève, un Premier ministre martèle, tout droit et tout ferme, qu’il n’est pas question que le gouvernement revienne sur sa décision.
En réponse, le SYNTSHA noue un pagne autour de ses reins et dit au PM qu’il ne sait pas avec quel bistouri les blouses blanches peuvent le diagnostiquer. Elles proclament 19 jours de soins gratuits pour les Burkinabè. Une forme de grève que ces derniers ne vont pas bouder !
Mais ce qui inquiète, jusqu’au plus barbu des opposants, ce sont ces 10 jours sans gardes ni permanences qui commencent le 23 avril 2013 si le gouvernement ne dit rien.
Que le gouvernement mette de l’eau dans son dolo
Pourtant, le gouvernement doit dire quelque chose. Certes, on reconnaît sa position délicate. Il est vrai que le principe de la sanction peut avoir une raison défendable. L’agent de santé n’a plus raison dès qu’il y a perte en vie humaine, étant entendu que sauver des vies est la principielle raison de son existence. Dès lors, une reculade de la part du gouvernement sera perçue comme une bénédiction à ce type d’attitude et également, apportera de l’eau au moulin de ceux qui pensent que ce régime a la force d’une feuille morte détachée de sa branche.
Mais le gouvernement a perdu sa raison en amont. S’il avait pris les dispositions pour éviter la grève de décembre, pareil drame ne serait pas arrivé. Celui qui prêche la morale doit être lui-même un exemple de vertu. Dans ce cas, le gouvernement doit rencontrer le syndicat et trouver un terrain d’entente.
Les mêmes causes produiront les mêmes effets
Le cas échéant, les potentielles catastrophes humaines qui se profilent à l’horizon ne seront marquées ailleurs que dans l’ardoise du … gouvernement. On touche tous les bois de Bangr-weogo, mais que se passera-t-il si du 23 avril au 3 mai, des personnes décèdent parce qu’il n’y a pas de gardes ni de permanences dans les hôpitaux, dispensaires et centres de santé du Burkina ?
Il faut craindre d’ailleurs que cette flamme n’entraîne d’autres incendies beaucoup plus graves sur le front social, des syndicats d’autres secteurs ayant annoncé leur intention de soutenir le SYNTSHA.
Si le gouvernement et le SYNTSHA restent cramponnés à leur infantile jeu de ping-pong, il ne restera plus qu’aux Burkinabè de prier pour ne pas tomber malades du 23 avril au 3 mai … ou à élever eux aussi la voix pour réclamer enfin des soins et des centres de santé dignes de ce nom.
La Rédaction
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Celui qui pr?che la morale doit ?tre lui-m?me un exemple de vertu.
Burkinab? yaaako