Burkina Faso : Au delà des barreaux, la prison de Diébougou participe à la sécurité alimentaire
La mission de suivi menée par le Bureau National des Grands Projets du Burkina (BN-GPB), la Direction Centrale du Génie Militaire (DCGM) et la Direction Générale de l’Administration Pénitentiaire (DGAP) a fait escale le 14 juillet 2025 à la prison de Diébougou, dans la région du Djôro. Après Gaoua, c’est un autre témoignage des efforts déployés dans le cadre de l’Initiative Présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire (IP-P3A) pour transformer les institutions nationales en acteurs de la sécurité alimentaire.
Sur place, les réalisations sont visibles. Un périmètre de 4 hectares a été aménagé, équipé d’un forage et d’un bassin de rétention d’eau, pour les cultures. La prison de Diébougou est déjà dans la marche. Pour la saison hivernale actuelle, le maïs est la culture principale. Des détenus s’activent dans les champs pour le désherbage.

L’Inspecteur de sécurité pénitentiaire Ousseni Zabré, Directeur de la Maison d’arrêt et de correction de Diébougou, a détaillé l’approche de production en deux phases. « Pendant la campagne sèche, on pratique la mariculture. La saison passée, on a pu produire des tomates, des choux et autres. Et le résultat était assez satisfaisant», a-t-il confié.
De ses dires, 36 tonnes de tomates ont été récoltées sur 2 hectares, accompagnées de 18 tonnes de choux et d’une demi-tonne de la laitue. Ces cultures, mises en place depuis l’achèvement des aménagements en mai 2024, dit-il sont un témoignage de l’efficacité de l’exploitation.

Concernant la commercialisation et la consommation, un protocole strict est appliqué. « Il y a une partie qui doit revenir pour la consommation des détenus, et une partie qui doit être vendue.
Les fonds générés sont gérés selon une clé de répartition précise. «75% sont versés dans un compte pénitentiaire, tandis que les 25% restants sont alloués aux différents acteurs impliqués dans la production», a expliqué l’Inspecteur Zabré.

Les aménagements sur ce site comprennent quatre hectares équipés d’un forage solaire de 5 m³/h avec pompe immergée, de bassins de 50 m³, d’un surpresseur de 25 m³/h, d’un château d’eau de 5 m³, et d’un système d’irrigation par aspersion utilisant la technologie du laser spray. Pour l’inspecteur, l’IP-P3A vient accroître la capacité de la production de la prison.
Les détenus condamnés, présentant des perspectives de réinsertion sociale, sont sélectionnés par la commission d’application des peines pour travailler sur ces champs. En plus des 4 hectares dédiés à l’initiative, la prison dispose également d’un champ externe de plus de 20 hectares.
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Akim KY
Burkina 24




