Le Canada critique Israël sur la crise humanitaire à Gaza, la France reconnaît l’État de Palestine

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Le Premier ministre canadien Mark Carney a vivement critiqué jeudi le gouvernement israélien, l’accusant de ne pas avoir empêché la détérioration rapide de la crise humanitaire à Gaza et de violer le droit international en refusant l’aide. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), M. Carney a insisté pour que le contrôle israélien de la distribution de l’aide soit remplacé par une « fourniture complète » d’aide humanitaire gérée par des organisations internationales.

« Le Canada appelle toutes les parties à négocier un cessez-le-feu immédiat et de bonne foi », a déclaré M. Carney. Il a réitéré les appels au Hamas pour qu’il libère immédiatement tous les otages, et au gouvernement israélien pour qu’il respecte l’intégrité territoriale de la Cisjordanie et de Gaza.

Tensions autour de la solution à deux États

Ces déclarations surviennent alors que le parlement israélien a approuvé mercredi une motion symbolique visant à annexer la Cisjordanie. Cette annexion pourrait rendre impossible la création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël, une solution internationalement reconnue comme la seule voie réaliste vers la paix.

Le Premier ministre Carney a réaffirmé le soutien du Canada à une solution à deux États. La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, participera d’ailleurs à une conférence des Nations Unies sur cette question la semaine prochaine à New York. Mme Anand a qualifié d’ « inexcusable » le manque d’accès à la nourriture et à l’eau pour les femmes et les enfants de Gaza, exhortant le gouvernement israélien à « permettre à l’aide humanitaire d’atteindre sans entrave les civils palestiniens, qui en ont un besoin urgent ».

Cependant, le Centre pour Israël et les Affaires juives (CIJA) a exprimé ses réserves, affirmant que le Hamas ne souhaite pas de cessez-le-feu et cherche à conserver le pouvoir. Noah Shack, directeur général du CIJA, a déclaré que le Hamas « remercie les gouvernements, y compris celui du Canada, pour leurs déclarations qui l’encouragent à continuer de soumettre les Gazaouis et les Israéliens à de nouvelles souffrances ». M. Shack a rappelé que lors du sommet de l’OTAN le mois dernier, M. Carney avait souligné qu’une solution à deux États exige que les dirigeants palestiniens reconnaissent le droit d’Israël à vivre en sécurité.

La France franchit le pas de la reconnaissance de la Palestine

Le même jour que les déclarations canadiennes, le président français Emmanuel Macron a annoncé que son pays reconnaîtrait la Palestine comme État. Dans une publication sur X, M. Macron a précisé que cette décision serait officialisée lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre. « L’urgence aujourd’hui est que la guerre à Gaza cesse et que la population civile soit sauvée », a-t-il écrit.

Cette décision, bien qu’essentiellement symbolique, exerce une pression diplomatique accrue sur Israël, alors que le conflit et la crise humanitaire font rage dans la bande de Gaza. La France devient ainsi la plus grande puissance occidentale à reconnaître la Palestine, une démarche qui pourrait inciter d’autres nations à suivre. Plus de 140 pays, dont une douzaine en Europe, reconnaissent déjà un État palestinien.

Les Palestiniens revendiquent un État indépendant comprenant la Cisjordanie occupée, Jérusalem-Est et Gaza, territoires qu’Israël a occupés lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967. Le Canada fait partie d’un groupe d’une vingtaine de pays, dont le Royaume-Uni, le Japon et l’Australie, qui ont récemment publié une déclaration commune appelant à la fin immédiate de la guerre à Gaza.

Source : La presse Ca

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