Galian 2013 : Pas comme les autres, mais …
Souffrez que de temps en temps, le cordonnier soit bien chaussé, les commères parlent de ce qui les regarde et qu’on enlève le poteau électrique haute tension qui squatte nos yeux au lieu de s’intéresser aux brindilles des autres ! Cela dit, le Mercure de cette semaine parlera de la 16e édition des Galian, les trophées de la presse burkinabè.
Une édition pas comme les autres
La première remarque c’est que les observateurs de la Nuit du communicateur ont dû dire « enfin ! ». Enfin parce que cette cérémonie n’a relativement pas connu les couacs et les hics des éditions passées. En misant sur des animateurs comme Brice Anoh et Mariam Vanessa Touré, le comité d’organisation ne s’attirera pas les foudres des années précédentes.
Une fluidité plaisante a également été constatée dans la remise des prix, avec des transitions fort agréables comme les impertinents Gombo.com, la dansante Awa Boussim ou le séduisant Greg. Le discours de rideau du président d’honneur, Mahamoudou Ouédraogo, a jeté une aura sur cette cérémonie. Cette quasi-perfection est peut-être à lier à la présence de cet homme, qui a d’ailleurs jeté les bases fondatrices des Galian. Vivement que ce soit le début d’une série de cérémonies de plus en plus réussies afin qu’elles soient à la hauteur de leur prétention : l’excellence.
Cependant, pour ce qui concerne le fond, il reste des choses à parfaire.
La presse en ligne, parent pauvre
La charité bien ordonnée commençant par soi-même, la prise en compte de la presse en ligne dans les Galian est louable. Dans l’évolution du monde, les nouveaux médias sont l’alternative à une presse papier en perte de vitesse. Il était donc normal que le Burkina ne soit pas en marge de cette évolution.
Toutefois, cette prise en compte mérite d’être parfaite au cours des éditions à venir. Cela en commençant par récompenser les journalistes et non les organes de presse. Ces derniers sont animés avant tout par des journalistes, des journalistes assez spécifiques, mais des journalistes à part entière qui travaillent dans les mêmes conditions que leurs confrères des autres médias, soumis aux mêmes règles (à quelques exceptions près) et utilisant les mêmes genres qu’eux (interview, reportage, compte-rendu, image, son, spot publicitaire, etc.).
Il serait juste de récompenser les meilleurs d’entre eux. Cela permettra d’embrasser ce média dans tout son ensemble et de ne pas laisser de nombreuses personnes et médias sur le carreau (portails, site télé, site radio, etc.). Ces derniers à leur tour se doivent de se professionnaliser, de connaître et appliquer les règles qui s’appliquent à eux. Seulement deux prix sur trois prévus ont été décernés dans leur catégorie. C’est assez interpellateur.
La nécessaire formation des journalistes
L’autre leçon à tirer est la sempiternelle rengaine répétée depuis plusieurs éditions : la confusion des genres. Si cette confusion se perpétue, il faut lui trouver sérieusement une solution. Il y va de la crédibilité de la presse burkinabè. Le visage fermé et dégoûté des présidents de jury à chaque édition commence à faire mal. Les responsables des médias sont donc interpellés.
Il reste encore du monde dehors
Qui trop embrasse étreint mal, certes, mais il est temps de pousser la réflexion assez loin pour que les Galian ne concernent plus qu’une certaine presse. De nombreux médias burkinabè sont encore hors du coup parce que l’image de Galian qui ne récompense que les journalistes des médias d’Etat ou les journalistes qui se mêlent de ce qui les regarde est encore présente. Le record de participation (plus de 300) est encourageant. Il ne reste plus qu’à continuer sur ce chemin pour que les Galian deviennent ce qu’ils doivent être : une fête de la grande famille de la presse burkinabè.
La Rédaction
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