Gilles Thibault : « La vie du Président Kafando était dans la balance »

Dans une interview accordée à l’Observateur Paalga, Gilles Thibault,  l’Ambassadeur de France au Burkina Faso,  est revenu sur le putsch manqué du Rsp et tout l’environnement autour de cette crise.

Gilles THIBAULT, l’Ambassadeur de France au Burkina Faso s’est personnellement impliqué dans la résolution de la dernière crise qui a marqué la prise du pouvoir de façon éphémère par le RSP du Général Diendéré.

‘’J’ai appris la nouvelle à la fin du Conseil des ministres, le mercredi 16 septembre vers 14h30. J’ai alors reçu à quelques minutes d’intervalle deux SMS : l’un de l’aide de camp du Premier ministre Zida, qui avait conservé son téléphone avec lui, et l’autre du directeur de cabinet du Président Kafando’’, a expliqué le diplomate français pour revenir sur les circonstances l’informant du coup d’Etat.

Il dit parlsa suite ne s’être pas arrêté-là et avoir, aussitôt, pris attache avec le général Gilbert Diendéré et le général Pingrenoma Zagré pour ‘’tenter  d’avoir des informations supplémentaires’’, puis avec Chérif Sy et Hervé Kam du Balai Citoyen.

Pour ce qui est des signes avant-coureur de cette crise, Gilles Thibault  dira qu’il en existait tout comme il n’existait pas: ‘’Oui et non. Oui, parce que nous sommes dans un pays où les journalistes, la société civile, les politiques et la communauté internationale sont très bien informés. Tous ceux qui suivent de près la situation au Burkina Faso étaient donc extrêmement vigilants, suite aux différentes alertes qui ont perturbé le processus de transition… Je nuancerai cependant ma réponse, puisque la veille du coup d’Etat, le Groupe International de Soutien et d’Accompagnement de la Transition (GISAT) constatait que, en dépit des menaces que l’on voyait toujours planer sur la transition, nous cheminions vers des élections apaisées.’’, a-t-il estimé.

Parlant des circonstances de l’exfiltration du Président Kafando de sa résidence surveillée, au soir du lundi 21 septembre, le diplomate Français raconte que ‘’deux heures avant l’intervention, des messages très clairs nous sont parvenus de l’entourage immédiat du Président Kafando, pour nous dire que sa vie était menacée…Il était donc à craindre que les insurgés ne se contentent plus de faire du président un simple otage, mais mettent directement sa vie dans la balance’’.

Les forces françaises installées à Ouagadougou et dont la mission principale est de lutter contre le terrorisme au Nord-Mali ont alors été mises à contribution pour transférer le Président Kafando à la Résidence de France depuis où il aura un échange téléphonique avec le Président Hollande, explique l’Ambassadeur.

A la question de savoir la position de la France sur le sort du général Diendéré, Gilles Thibaut rétorque qu’il appartient à la justice burkinabè d’en décider.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Burkina24