Le nouveau visage de l’armée burkinabè.
Le nouveau visage de l’armée burkinabè se dessine en filigrane, au fil des débats et propositions, et encore plus visiblement au fil de la série de décrets de nomination pris par le Président du Faso dont il faut rappeler qu’il s’est attribué le portefeuille de ministre de la défense dans le nouveau gouvernement formé en pleine crise. C’est une profonde mutation que la figure finale promet de donner à voir.
Rien d’étonnant pour qui sait que depuis la crise ponctuée de mutineries presque généralisées, la question de réformer l’armée burkinabè était pendante. Le débat au sein de la société ayant touché souvent même à l’idée de dissoudre cette armée qui visiblement était passée à l’opposer de sa mission. Qui plus est, les travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques s’en sont aussi préoccupés pour conclure à la nécessité d’une refondation de l’armée à travers la tenue des états généraux de l’armée que le Premier ministre a annoncés dans les années à venir, lors de sa déclaration de politique générale.
En attendant ces nominations, sonne la fin de l’intérim de plus de sept mois qu’assuraient jusque là le Colonel-Major TRAORE Zoumana à l’Etat-Major de l’Armée de Terre, le Colonel BAMBARA Omer Marie Herman à l’Etat-Major de la Gendarmerie Nationale, le Colonel PALENFO Kounsaouma l’Etat-Major de l’Armée de l’Air et le Colonel OUEDRAOGO Noaga au Commandement du Groupement Central des Armées. Ces derniers s’étaient vus nommés au lendemain de la grave mutinerie du 15 avril qui avait gagné la garde présidentielle.
Assez frappant de constater ce balayage qui n’a épargné qu’un seul, le Commandant du groupement central des armées, le Colonel Noaga Ouedraogo. Ainsi, et entre autres, c’est le Colonel-major Oumarou SADOU qui prend la tête de l’état-major de l’Armée de Terre. A la tête de l’Armée de l’Air, on retrouve le colonel-major PALE Naba Théodore. Le Colonel COULIBALY Tuandaba, lui, est nommé chef d’état-major de la gendarmerie nationale. Cette vague de nominations intervenues ce lundi 31 octobre, à la veille du 51ème anniversaire des Forces armées nationales, s’accompagne d’une restructuration des régiments, qui voit la dissolution de certains régiments et la création de nouveaux.
Pour le commun des Burkinabè, l’essentiel reste bien sûr la préservation de la paix. Même si certaines langues font vite d’étaler, souvent dangereusement, sur les différents fora de discussions, des remarques sur la provenance et l’ethnie des nouveaux chefs de l’armée nationale, remarques qui frisent le régionalisme.
Au cours d’une conférence de presse tenue lors de la radiation de 566 militaires en juillet, la hiérarchie militaire à l’époque avait identifié entre autres causes des mutineries, la question du commandement aux côtés d’autres causes que sont la formation et le recrutement. Si le problème de l’armée burkinabè vient pour une part de la tête, et si ce sont là les hommes qu’il faut aux places qu’il faut (ce que le temps nous dira), il s’agirait donc d’un coup de crayon important vers le nouveau visage de l’armée nationale, plus républicaine, en attendant les autres traits au sortir des prochains états généraux de l’armée annoncés.
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