Libye: cacophonie dans les rangs de l’Union africaine.
Alors que le Sénégal venait de reconnaitre le Conseil National de Transition, une médiation de dernière chance, conduite en début de semaine par le président sud-africain Jacob Zuma, s’est révélée vaine. C’est un signe du malaise dans lequel cette crise libyenne a plongé l’Union Africaine.
Dès le début, l’organisation panafricaine a voulu se faire entendre et jouer pleinement son rôle de maintien de la paix, en préconisant une solution pacifique et une médiation. Mais face à l’ampleur de la crise et aux appels au secours des insurgés, les puissances occidentales sont vite intervenues, minimisant ainsi les efforts régionaux dans la recherche de solution. La difficulté c’est que les deux (Union Africaine et puissances occidentales) ne parlent pas d’une seule voix, comme il en a été pour la crise ivoirienne. D’un côté il ya le soutien ferme aux insurgés de Benghazi, de l’autre la traditionnelle médiation, qui, en fait, cache mal les hésitations dans les rangs des chefs d’Etats africains, et même la dévotion de certains d’entre eux pour le Guide libyen.
L’embarras dans lequel se trouve l’Union Africaine peut se comprendre aisément. D’abord, comme face aux autres crises, l’Union n’est pas encore parvenue à une fermeté dans les solutions qu’elle propose, tant la protection des intérêts personnels des chefs d’Etat résiste à l’évolution de cette organisation continentale. Ensuite, pour le cas libyen, la crise a vite tourné à l’affrontement armé, d’où la décision, venue assez tôt, des grandes puissances étrangères d’intervenir et d’assumer une certaine « responsabilité de protéger». On sait pourtant combien les Etats africains traînent pour se mettre d’accord à propos de certaines questions brûlantes.
Du reste, cette crise divise encore l’opinion, surtout sur le continent africain où l’on compte (ou comptait, car on ne les entend plus) au Guide libyen quelques soutiens, manifestés dans les rues de certaines capitales. La forme de contestation préférée par les opposants au régime libyen complique davantage la quête de l’unanimité au sujet de cette crise, tout comme les bombardements des forces de l’OTAN ravivent les critiques à l’égard de cette intervention. Pour bon nombre d’Africains et de leurs dirigeants, difficile de désavouer le chantre de l’unité africaine ou de se désolidarisé de l’homme qui a beaucoup investi dans nos pays et qui a fourni des soutiens multiformes à certains de nos dirigeants. Mais tôt ou tard il faudra accepter de voir la réalité en face : les aspirations des peuples au changement sont inévitables et ne peuvent être étouffées éternellement. Quelque soit le régime en face.
Crédit photo: natna
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