Concert des grandes gueules: Dénonciation et engagement .
Dans sa volonté de faire prendre conscience à la population burkinabè, voire africaine du développement du continent, l’Association SEMFILMS, organisatrice du festival Ciné Droit Libre, a initié pour sa 7e édition, le samedi 02 juillet 2011, un concert géant rap à la Maison du peuple de Ouagadougou. Intitulé le Concert des Grandes Gueules, il a connu la participation d’un public survolté.
Les Grandes Gueules, ce n’est pas seulement débiter des vers sur des beats saccadés, mais c’est surtout dénoncer les dérives autocratiques des politiciens africains. Chef de fil du mouvement rap au Burkina Faso, Smockey n’a pas manqué d’interpeller la jeunesse bigarrée sur les agissements de ces « bêtes politiques » qui les sacrifient sur l’autel de leur soif de pouvoir. Il n’a pas manqué de revenir sur l’actualité nationale dominée par les soupçons portés sur les autorités politiques nationales par certains membres de la société civile sur les velléités de modification de l’Article 37 de la Constitution qui limite le nombre de mandat présidentiel à deux quinquennats.
Même si leur passage sur scène n’a duré qu’une vingtaine de minutes, les Faso Kombat, groupe très adulé par la jeunesse burkinabè a ajouté son grain de sel au décor déjà planté. Des titres très connus du public à des chansons qui devraient paraître sur leurs futurs albums, le groupe n’a pas manqué de dire haut, surtout en langues nationales, ce que certains hésitent encore à dénoncer: la déchéance de plus en grandissante des populations africaines.
L’enfant de Wassakara[1], Billy Billy de la Côte d’Ivoire dans un langage franc du bas peuple dont ses paroles portent les espérances, a laissé éclater sa colère face à la gestion machiavélique des pouvoirs africains qui laissent sur les bords du chemin, des populations qui vivent dans la promiscuité, l’analphabétisme pour certains, et le manque d’emploi pour des milliers d’autres qui ont terminé leur cycle universitaire. Sa bouche ne portant pas caleçon[2], il n’a pas hésité à octroyer des lauriers fanés aux politiciens africains qui se laissent manipuler comme des marionnettes par les grandes multinationales et les politiciens occidentaux.
Enfin, le grand clou de la soirée a été la montée sur scène de Didier Awadi, icône et porte-flambeau du rap africain. Connue pour la verve qui l’a placé au sommet du mouvement rap du continent, Awadi s’est illustré une fois de plus par ses positions tranchées face à des dirigeants qui traînent les espoirs des fils du continent dans la fange. Ses références à lui, et celles qui devraient l’être pour l’ensemble de la jeune génération, ce sont Thomas SANKARA, Norbert ZONGO, Patrice LUMUMBA, et tous ceux qui ont versé leur sang et/ou continuent de souffrir le martyre pour libérer le continent.
Le point de ralliement de toutes ces Grandes Gueules, c’est dénoncer et toujours dénoncer. Mais c’est aussi s’engager et rappeler à l’ensemble des populations africaines, et surtout à la jeunesse, que seule leur détermination à ne compter que sur elles-mêmes, peut les sortir du gouffre dans lequel semble s’enliser tout le continent. Il ne tient qu’à elles de s’ouvrir d’autres perspectives historiques.
Rialé
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