Téléphonie mobile au Faso, «Chine touch», un outil à tout faire

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Le téléphone portable est devenu depuis quelques années une denrée hautement accessible dans de nombreuses villes africaines grâce l’arrivée massive des téléphones made in China, communément appelés ‘’Chine Touch’’. Au Burkina Faso, l’envahissement de ces produits venus de la Chine est dans la plupart des cas salutaire pour les populations, qu’elles soient consommatrices ou vendeuses.

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Cet outil de communication, autrefois réservé aux personnes nanties, demeure aujourd’hui le plus accessible pour les utilisateurs. Avec un avantage indéniable, cet accès facilité des téléphones portables par l’arrivée en grand nombre et à un coût plus ou moins abordable, contribue à faire prospérer les affaires chez les vendeurs, revendeurs et utilisateurs. Alors du même coup, cet état de fait, bien que susceptible d’amélioration, contribue énormément parfois de façon insidieuse, à la croissance économique du Burkina.

Les étals de téléphones portables ne manquent presque jamais  dans les rues des zones à grande mobilité. Il n’est pas non plus rare de rencontrer dans les lieux publics ou dans les rues des jeunes avec des téléphones portables dans les mains ou dans un sac, en quête d’éventuels acheteurs. La vente de téléphones portables constitue une activité commerciale comme les autres d’ailleurs et doit être considérée à juste titre.

Soutien à la croissance économique

Les vendeurs eux, font de bonnes affaires, ce qui leur permet de s’occuper, de se prendre en charge ainsi que leurs familles avec les économies qu’ils y tirent. Chaque jour, avouent certains, ils parviennent à vendre des appareils et à se tirer d’affaires, même si quelquefois les bénéfices ne sont pas à la hauteur des attentes. Dans tous les cas, loin d’être une charge pour la société ou leurs parents, bien au contraire, ces vendeurs de portables les étayent.

La circulation florissante des portables n’est pas avantageuse seulement pour ceux-ci. Les opérateurs de téléphonie mobile s’en tirent gagnants quelque part, du fait que la consommation des crédits va aussi croître de manière considérable. Le nombre d’abonnés augmente, la consommation de crédits de recharge y va croissante ; ce d’autant plus qu’avec la concurrence entre les trois opérateurs de téléphonie mobile au  Burkina, le coût de la communication a fortement baissé. C’est donc une bonne affaire pour ces opérateurs également, qui en tant qu’entreprise ou société promeuvent la vente d’actions et contribue ainsi à accompagner les acteurs de la croissance économique du pays.

Le téléphone mobile, un outil utilitaire

Considéré à ses débuts comme un produit de luxe, de nos jours, le téléphone mobile est devenu purement un outil utilitaire. Les utilisateurs sont fiers de rester «connecté» à tout moment. Un, deux, trois voire quatre téléphones portables, le consommateur possède ainsi un choix, libre de toute pression liée à l’opérateur. Il peut donc traiter ses affaires en toute tranquillité en tout lieu et en tout temps pourvu que le réseau y soit.

De l’Homme d’affaires au cireur de chaussures, aujourd’hui chacun a un portable de toute marque selon sa bourse, à la faveur de l’arrivée sur le marché de téléphones «Chine Touch». A partir de 10 000 F CFA, on peut s’offrir un portable neuf ; pas besoin de conter les services que celui-ci peut rendre à son propriétaire. Au-delà de l’accessibilité financière, «Chine touch» offre également des accessoires et pièces de rechange à portée de main.

Bien que la qualité de ces produits soit souvent remise en cause, ils permettent néanmoins aux vendeurs et utilisateurs de gérer bien leurs affaires et de participer à l’effort de croissance de l’économie via la facilitation de la communication et la circulation des devises.

Des avantages transversaux

Aussi, en tant que moyen de communication, le téléphone portable est de plus en plus utilisé par les Hommes de média dans le cadre de leur travail. A titre de dictaphone, d’appareil photo, ou de camera, les journalistes l’utilisent dans les reportages en lieu et place d’outils professionnels ; il est certain, la qualité sonore, visuelle des enregistrements via le portable dans la plupart des cas est moindre.

Au-delà cet aspect l’on peut également écouter la musique ou la radio, regarder une vidéo ou la télévision,  et même se connecter à Internet où qu’on se trouve, à partir des téléphones munis de ces fonctions (lecteur audio, vidéo, Bluetooth, Internet …). Il est évident que de ce point de vue les avantages sont transversaux et participent tout simplement à la gestion de la cité.

Les téléphones made in China, compte tenu de leur accessibilité, sont importés en grande quantité au Burkina Faso, par les commerçants à partir de Dubai. C’est là-bas, disent les commerçants qu’«on peut acheter les portables en détail. En Chine, la vente se fait sur commande et cela prend beaucoup de temps».

Même si cette importation à partir Dubai se fait à l’informel, une fois à l’aéroport de Ouagadougou, il faut procéder au dédouanement des appareils avant leur mise sur le marché. Selon un vendeur que nous avons rencontré, le dédouanement peut se faire en procédant au pesage  par kilogramme ou par appareil selon la méthode qui leur coute le moins. Ces commerçants contribuent ainsi, en plus des autres taxes qu’ils paient pour exercer leur activité, à alimenter les caisses de l’Etat.

Avec la prolifération de ces téléphones cumulée au coût amoindri de la communication, l’utilisation du téléphone fixe se raréfie au  détriment des gérants de télécentres. Cependant, cela constitue un avantage pour l’administration publique qui verrait sa facture de communication téléphonique en baisse.

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