Célébration de l’indépendance ivoirienne au Burkina : Le « devoir de vérité » de l’ambassadeur Touré
Le 7 août 2011, la Côte d’Ivoire a célébré le 51e anniversaire de son indépendance. Mais dans la douleur et la sobriété, eu égard aux 37 victimes d’accident de la route du 5 août dernier à Abidjan. L’ambiance était la même pour les Ivoiriens vivant au Burkina. A cette célébration, l’ambassadeur s’est acquitté d’un « devoir de vérité et de mémoire ».
Le 5 août dernier à Abidjan, un accident sur le pont Félix Houphouët-Boigny entraînait un bus dans la lagune Ebrié, causant 37 morts. Le gouvernement ivoirien a décrété trois jours de deuil à partir du samedi 6 août. Les Ivoiriens vivant au Burkina étaient donc en plein milieu de ce deuil lorsqu’ils se sont retrouvés en cette soirée du 7 août pour célébrer le 51e anniversaire de leur indépendance. Sur autorisation de son ministère de tutelle, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire Abdou Touré a néanmoins tenu la soirée, mais dans la sobriété et sans le faste qui était originellement prévu.
Le premier élément marquant de cette célébration a été le discours de l’ambassadeur Touré. Le premier pan de cette allocution a été consacré aux relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Revêtant momentanément une tunique d’historien, Abdou Touré a fait un tour avec ses invités en 1932, puis en 1947 pour revenir aux temps d’aujourd’hui. Le but, expliquer une partie de l’histoire « du peuplement de la Côte d’Ivoire », construite par l’emploi forcé, puis volontaire, de la main d’œuvre burkinabè dans les champs de café et de cacao ivoiriens. Cela fait, l’ambassadeur a pu dénoncer la stigmatisation, les agressions, expropriations et assassinats qu’ont ensuite subis les Burkinabè. Il évoquera également le sort qui a été réservé à l’image du président Blaise Compaoré, tour à tour « traité de démon au service de la rébellion », « adulé comme un ange » et « rejeté comme complicateur et non pas facilitateur » de la crise. Mais Abdou Touré assure qu’une « nouvelle page » est en train de s’ouvrir dans la coopération entre la Côte d’Ivoire et « le plus voisin de nos voisins », basée sur la paix, le respect mutuel et le renforcement des relations fraternelles.
Le second tournant de ce discours a été le « chapitre de la vérité, c’est-à-dire de la guerre et de la paix », que l’ambassadeur a ouvert par « devoir de vérité et de mémoire ». Du charnier de Yopougon aux 3 000 morts des quatre mois de guerre, en passant par les célèbres phrases du « mille morts à gauche, mille à droite, j’avance » et du « on gagne ou on gagne », sans oublier les brûlés de Duékoué, l’ambassadeur Abdou Touré a tenu à en parler. Non pas par méchanceté ni par vengeance, mais « simplement par devoir de vérité et de mémoire ». Car pour lui, toute réconciliation se nourrit de justice et de vérité.
Cependant, il a appelé ses compatriotes à cultiver le « vivre ensemble », le programme de gouvernement du président Alassane Dramane Ouattara. Il faut d’ailleurs souligner que le nouveau président ivoirien était omniprésent lors de cette soirée, à travers affiches, peintures et citations. A travers aussi un livre, car l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Côte d’Ivoire auprès du Burkina et du Niger a dédicacé lors du 51e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le livre « Alassane Dramane Ouattara : Destin et liberté ».
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